La Renaissance du Bénin se vide petit à petit de ses têtes fortes. Le dernier départ en date est celui de l’honorable Epiphane Quenum. Et selon des indiscrétions, le député à la touffe blanche ne serait pas le dernier sur la liste. Et pour cause.
Epiphane Quenum a mis ses pas dans ceux de Parfait Houangni. Ces deux députés de la Renaissance du Bénin ont déjà tournée dos au parti. On annonce pour bientôt d’autres démissions. Le nom du ministre Blaise Ahanhanzo-Glèlè est de plus en plus cité. Il pourrait être suivi par d’autres. Notamment, celui qui l’a remplacé à l’Assemblée nationale. Ceci d’autant plus que des propos tenus par des «militants» et ténors du parti à l’occasion de l’annonce de départ du député Epiphane Quenum amènent à y penser. L’honorable Ali Camarou, à cette occasion, a souligné que l’héritage de la Renaissance du Bénin ne peut pas être familial. «…Nous avons droit au respect car nous ne sommes pas des bénis oui oui…. J’adhère pleinement aux idéaux de l’honorable Epiphane Quenum et je suis à ses côtés », a-t-il renchéri. La colère, comme on le voit, couve à la Rb. Mais à y voir de près, on est bien tenté de ramener les raisons de la saignée à Soglo père. Dans cet ordre d’idées, c’est peut-être l’honorable Zéphirin Kindjanhoundé qui a fait le bon diagnostic : «Il est temps que le couple Soglo (…) revoie ce qui ne va pas. Leurs consciences doivent être interpellées», a déclaré l’ex militant et député de la Renaissance du Bénin. En effet, tout porte à croire aujourd’hui que beaucoup sont restés à la Rb, quels que soient les problèmes qu’ils y ont rencontré, grâce à Nicéphore Dieudonné Soglo. Mais depuis que ce dernier n’est plus présent dans la gestion du parti, beaucoup ne se reconnaissent plus militants de la Rb à travers son président actuel. Et les déclarations de l’honorable Quenum en disent long : «J’ai été brimé à la RB sur toute la ligne et pendant tout le temps que j’y ai milité ; et ce, malgré les combats que j’y ai menés à mon corps défendant depuis 1996 à ce jour. Si j’étais resté malgré toutes les brimades subies, c’est parce que j’avais la ferme conviction que je pouvais encore changer quelque chose. Mais hélas ! La Renaissance du Bénin au sein de laquelle j’ai mené tous les combats politiques est malheureusement devenue une formation politique au sein de laquelle la promotion des valeurs n’est pas basée sur la philosophie de l’engagement et du mérite, mais sur la philosophie de l’héritage, toute chose qui est contraire à la bonne gouver-nance… », a-t-il regretté. Ce qui est évident, c’est actuellement une période trouble pour le parti.
