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Afrique : la démocratie toujours à la peine
Publié le mardi 27 octobre 2015  |  La Nouvelle Expression
Le
© Reuters par Jonathan Ernst
Le président américain Barack Obama lors de son discours à l`Union africaine, le 28 juillet 2015.






En toute expression
27 Octobre 2015
Afrique : la démocratie toujours à la peine
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De Conakry à Brazzaville en passant par Kinshasa, etc., l’Afrique

continue de se chercher, soumise à des secousses sociales et

politiques telles qu’aucun Etat, du nord au sud et de l’est à l’ouest,

ne puisse prétendre se trouver réellement à l’abri des conséquences

découlant des agissements de sa classe politique ; celle-ci ayant pour

caractéristique, à l’échelle continentale, de faire des peuples ses

otages et de les gouverner au gré de ses caprices. La classe politique

africaine a mis à genou le continent, de sorte que l’Afrique se meuve

constamment dans une situation dont nul ne peut prévoir l’issue sans

risques de se tromper ; n’en déplaise au point de vue optimiste qui

prédit le meilleur pour elle, en la qualifiant de « continent d’avenir

». Mais quel avenir heureux peut-on raisonnablement prévoir pour un

continent où la modification des Constitutions devient la chose la

mieux partagée des chefs d’Etat en fin de mandat ? De quel « demain »

peut-on se risquer à parler en effet, pour un continent qui donne

l’impression de se plaire à patiner, comme si elle avait fait

résolument l’option des comportements anti-développements et se

refusait à trouver les moyens d’évoluer, dans un monde où d’autres ont

choisi de faire des questions de développement leur leitmotiv ? Un

regard synoptique permet de se rendre compte du pire que la classe

politique, dans chacun des Etats africains, prépare pour ce « demain »

que d’aucuns voient et espèrent en or, mais que les exactions et

autres dérives multiples dont se rendent coupables les hommes

politiques empêchent de cerner les contours ? Quel avenir peut-on

prétendre envisager pour des Etats où le non-respect des Constitutions

est la règle, pendant que leur respect constitue l’exception ? Comment

penser que l’Afrique de demain sera meilleure que celle d’aujourd’hui

au moment où la dictature, sur fond de fraude électorale, a droit de

cité et gagne du terrain à une telle allure qu’elle atteint un nombre

sans cesse croissant d’Etats ? Que dire de ces pseudo-démocrates qui,

hier, luttaient pour l’implantation de l’Etat de droit dans leurs pays

et qui, aujourd’hui, se comportent tels de cyniques amnésiques en se

muant en de véritables prédateurs des libertés publiques, une fois les

rênes du pouvoir dans leurs mains ? Affameurs des peuples, dangers

permanents pour les pays, pis que les dictateurs qu’ils critiquaient,

cupides et corrompus jusqu’à la moelle, etc. Tels sont les

qualificatifs qu’ils méritent. Voilà ce que sont devenus les apôtres

du changement qui, hier, rabâchaient à l’oreille de leurs peuples des

litanies de mots mielleux. Après avoir promis le meilleur, ils

naviguent à vue et donnent dans le cafouillage absolu. Et les citoyens

payent un lourd tribut à la dictature enrobée d’un simulacre de

démocratie, tombant régulièrement sous les balles assassines des

forces acquises à la cause des sinistres potentats. La démocratie,

décidément en Afrique, reste à la peine.

Sébastien DOSSA
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