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Le Matinal N° 4189 du 19/9/2013

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Après plus de sept ans de pouvoir de Yayi Boni : Le mal persiste
Publié le vendredi 20 septembre 2013   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat beninois, yayi boni


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A la prise de pouvoir de Yayi en 2006, nombreux sont les Béninois qui ont cru en sa volonté de débarrasser le pays de la corruption et de la mauvaise gouvernance. Mais grande est leur surprise de constater qu’à deux ans et demie de la fin de son second mandat, ses maux qui gangrènent le pays sont toujours à l’ordre du jour.


A moins de 3 ans de la fin du deuxième mandat du président Yayi Boni, les valeurs morales que sont la probité, le sens du respect du bien public et l’intégrité prônées par la charte nationale pour la gouvernance du développement se sont enlisées. Et pour cause, l’impunité, la corruption et la mauvaise gouvernance tant décriées sous le régime précédent sont revenues au galop. Au lieu de constituer un signal fort, la marche verte du Chef de l’Etat contre la corruption en 2006 est semble t-il de l’eau jetée sur le dos du canard. La corruption est revenue au galop avec une rage à nulle autre pareille. Pour preuve, de nombreux dirigeants de sociétés d’Etat dont l’ex directeur général de la Société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Sonacop), Expédit Houessou est accusé et emprisonné pour corruption, détournement et mauvaise gestion des deniers publics. Plusieurs valeurs cardinales dont l’amour, l’abnégation, l’excellence et la solidarité tendent à disparaître au profit de l’égoïsme et du régionalisme. Ces dernières semblent être érigées en mode de gestion du régime. Au plan politique, la crédibilité et la confiance ont déserté le forum laissant place aux coups bas et à la méfiance. A tout ceci, s’ajoute la caporalisation des institutions judicaires. Le long feuilleton qui a suivi les décisions du juge Angelo Houssou sur les affaires de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat et de coups d’Etat en est une illustration. Pis, la Cour constitutionnelle est de plus en plus critiquée et mise à rude épreuve en raison des déclarations plus ou moins partisanes faites par son premier responsable, Théodore Holo au sujet du projet de révision de la Constitution. Et pourtant, l’Agenda pour un Bénin nouveau élaboré par le président Yayi Boni renforçait l’indépendance du secteur judicaire.

Le secteur culturel toujours en souffrance

Au début de son premier mandat, le Chef de l’Etat avait affiché sa volonté de faire du secteur culturel, un domaine florissant, pourvoyeur de richesses. Mais le temps est passé et rien ne se constate vraiment. Comme un parent qui attend la guérison de son enfant, les acteurs du secteur culturel attendent toujours. Manque de mécénat, piraterie, cherté des matériels intervenant dans la réalisation des toiles, mévente dans les galeries d’expositions. Certains créateurs d’œuvres de l’esprit étaient poussés à bout et ont dû abandonner toiles, pinceaux, et accoutrements. Les plus tenaces qui essayent de s’accrocher vaille que vaille sont limités dans la réalisation de leurs œuvres. Depuis longtemps, on avance de façon péjorative que l’attribut de l’artiste c’est la précarité.

Restaurer les valeurs morales

Au nombre des défis à relever pour le développement de notre pays, figure la restauration des valeurs morales et citoyennes. Parmi ces valeurs cardinales qui mériteraient d’être réhabilitées, il y a lieu de souligner la compétence et l’obligation de compte-rendu et de résultats. Cette restauration des valeurs passe par l’alphabétisation des adultes et la promotion des langues nationales. Au-delà de l’éducation de base, le gouvernement béninois doit mettre l’accent sur les secteurs économiques porteurs de croissance et la formation universitaire et la recherche scientifique et technologique. L’amélioration des performances des services publics constitue l’autre défi que le chef de l’Etat doit relever pour une administration moderne et exemplaire.

A.T

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