Annoncée pour être finalisée, hier mardi 27 octobre 2015, la signature des décrets portant statuts particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel est reportée à une date ultérieure. C’est ce qui ressort de la 2ème journée des négociations entre les membres de la Commission nationale permanente de concertations et de négociations collectives Gouvernement / Centrales et Confédérations syndicales qui se sont réunis à l’Infosec. Mais les négociations ont connu une avancée. Il s’agit de la décision du Gouvernement de mettre à la disposition des enseignants des statuts particuliers dont la mise en application aura une incidence financière de 19,6 milliards de FCFA. Après plus de deux heures d’échanges, les deux parties se sont donné la main pour poursuivre avec les prochaines étapes. Elles consistent, a précisé le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle, Alassane Soumanou Djimba, à les analyser, les étudier et les présenter au chef de l’Etat à son retour au pays afin qu’au prochain conseil des ministres, le Gouvernement puisse l’approuver et passer à son application. Cependant, il faut noter dans le rang des partenaires sociaux que la grève de 72 heures déclenchée sur toute l’étendue du territoire et largement suivie est maintenue, selon le porte-parole du Front d’action des syndicats de l’éducation, Maxime Okoundé. Ceci jusqu’à signature des documents.
Alassane Soumanou Djimba, ministre d’Etat en charge de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle
« Les statuts étaient déjà élaborés mais souffraient du manque d’incidence financière »
« Quand on vient négocier, on doit s’attendre à gagner et en même temps perdre. Les négociations ont été d’une très bonne facture. La participation des secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales a été positive et je tiens à les remercier. Ensemble, nous avons fait un pas très important ce 27 octobre 2015. On retient que les statuts des deux ordres de l’enseignement vont connaitre un début d’application. Les statuts étaient déjà élaborés mais souffraient du manque d’incidence financière. Les financiers ont alors fait un pas géant en essayant de nous montrer que l’application de ces deux statuts va nous amener à une augmentation de près de 152 milliards de francs Cfa. Ce qui fera du Bénin, un des pays au sein de l’UEMOA à avoir un ratio très élevé. C’est ce qui a fait que nous avons reporté la séance de la semaine dernière à ce jour. Le Ministère des finances a donc fait des estimations pour voir ce qu’il faut commencer par donner pour que les statuts puissent commencer par rentrer dans leur phase d’application après l’accord du conseil des ministres. Les cadres du Ministère des finances ont donc monté plusieurs scénarii et à travers ces scénarii…… A l’heure actuelle, le budget de l’Etat déposé au niveau de l’Assemblée nationale dégage un ratio de 43%. Donc, les recettes fiscales sur la masse salariale donnent 43%. Nous dépassons déjà les normes de 31%. Ils ont ensuite fait les scénarii possibles pour dire si on passait de 44% à 45%. Finalement, c’est un effort qui a été fait et nous sommes passés jusqu’à 45%. Ce qui nous amène à une masse additionnelle de 19,6 milliards de francs CFA. Donc, ces 19 milliards peuvent nous aider, ne serait-ce qu’à mettre en application progressivement les dispositions financières des statuts des enseignants. Ainsi donc, les 19,5% permettront de résoudre au moins le problème important des 1.25 qui actuellement sont incorporés aux statuts particuliers. C’est sur cette base que nous avons, à l’unanimité, levé la rencontre en attendant que ces mesures soient analysées, étudiées et présentées au chef de l’Etat à son retour au bercail pour qu’au prochain conseil des ministres, nous puissions l’approuver et passer certainement avec l’approbation de tous les membres du Gouvernement à l’application du décret concernant les statuts particuliers…. ».
Emmanuel GBETO