Le tout dernier transfuge de la Renaissance du Bénin, l’honorable Epiphane Quenum crée son propre parti politique demain samedi à Cotonou. Un challenge qui s’annonce coriace face à son ancienne formation politique qu’il devra désormais affronter sur le terrain.
Rassemblement pour la démocratie et la république. En abrégé, Rdr. C’est le tout nouveau parti politique qui sera créé demain à Cotonou par Epiphane Quenum et Mohamed Ali Camarou, deux députés RB. L’affluence ne cesse de grandir à son domicile de Mènontin depuis que son départ définitif de la Rb a été officiellement annoncé. Sympathisants, amis, alliés politiques et des militants «Houézèhouè»- qui s’accrochent à lui, vont et viennent, visiblement prêts à entreprendre la nouvelle aventure politique avec l’homme à la chevelure blanche. Dans les nombreux quartiers de Cotonou, où il est « très populaire », l’on ne voyait que la Rb à travers lui, et lui à travers la Rb. D’où le ralliement massif des militants de ce parti à sa cause, selon des constats faits par des observateurs attentifs. Son franc parler, son audace et parfois ses dénonciations intempestives au sujet du fonctionnement de la Rb auront fini par forger en l’homme le charisme d’un intrépide politicien qui a fait ses armes sur le front. Bref, d’aucuns affichent leur optimisme quant au « succès inévitable » que connaitra sa formation politique dans les batailles électorales à venir.
Reste qu’Epiphane Quenum, aujourd’hui président d’un parti politique, pourrait ne pas avoir tous les atouts nécessaires à la taille des patrons de la Rb pour un combat corps à corps sur le terrain politique. En plus des moyens humains et financiers qui sont dissonants, la Rb a une riche expérience politique dans laquelle elle puise et peaufine ses nouvelles stratégies de combat. Les crises successives qui la secouent depuis de longues années, ne la fragilisent guère. Bien au contraire.
Même si, aujourd’hui, le président de la Rb, Lehady Soglo n’a pas la meilleure cote de popularité à l’intérieur comme à l’extérieur du parti, il continue de bénéficier de l’influence charismatique de son père, Nicéphore Soglo, ex-chef d’Etat et actuel maire de Cotonou. Dans la capitale économique, comme ailleurs au Bénin, où la Rb maintient une certaine prédominance sur les autres formations politiques du pays, la famille Soglo ne ménage plus ses efforts pour amasser le plus grand nombre de voix. C’est presqu’un privilège dont continue de bénéficier ce parti auprès de l’électorat national, en signe, sans doute, de reconnaissance et de gratitude aux grandes œuvres de développement que le premier président de l’ère démocratique a accomplies au Bénin.
La naissance du Rdr intervient d’ailleurs dans un contexte de floraison de partis politiques qui suscitent moult critiques au Bénin. Les Béninois semblent, de plus en plus, agacés par ces énièmes partis qui se créent tous les week-ends, mais qui, en réalité, n’apportent pas grand-chose à leur bien-être social et au développement du pays. A moins que les députés Epiphane Quenum et Mohamed Ali Camarou prouvent le contraire avec le Rdr.