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Exploitations agricoles en ville: Les maraichers face à la pénurie des terres cultivables
Publié le vendredi 20 septembre 2013   |  L`événement Précis




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Le maraichage. C’est l’une des principales activités auxquelles s’adonnent quelques jeunes à la périphérie de la ville de Cotonou et à certains endroits stratégiques. Mais le casse-tête quotidien de ces jeunes reste la pénurie des terres.

Géraud Sèwa est un maraicher dans la périphérie du bas-fond de Godomey Houédonou, un arrondissement de la commune d’Abomey-Calavi. Mais depuis peu, il a cessé cette activité qui lui permettait de joindre les deux bouts. Avec tristesse, il explique ses déboires avec le propriétaire des lieux. « Mon propriétaire est venu un matin, sans préavis, me demander de partir m’abandonnant à mon propre sort », se lamente-t-il. Mais apparemment, ses ennuis sont loin de finir. A l’instar de Géraud Sèwa, André Agli est aussi maraicher. Même s’il reconnaît le caractère rémunérateur de son activité, il ne se fait pas non plus des illusions sur le temps qu’il passera sur ce lopin de terre qu’il exploite également à Godomey.

«Là où je suis présentement à Godomey, le propriétaire peut venir à tout moment réclamer son terrain », a-t-il fait observer. Selon ses explications, il a plusieurs fois subi les affres du déguerpissement. A titre illustratif, il mentionne les cas de la périphérie de l’aéroport de Cotonou et de Sèmè, dans la commune de Sèmè-Kpodji. Mais un regard rétrospectif permet de se rendre compte que ces difficultés auxquelles font face les maraichers ne datent pas d’aujourd’hui. En 1995, selon un article de Syfia Inter (une association qui regroupe 9 agences de presse indépendantes), « 600 maraichers de Cotonou ont été expulsés pour cause de Sommet francophone ». Une situation qui a déboussolé plus d’un à l’époque. Le président des maraichers, Vincent Déguénon à l’époque, avait déclaré avec désolation : « Nous partons, mais la chicotte qui nous frappe n’épargne ni les revendeuses, ni les consommateurs. On se rendra bien compte de notre utilité sociale ». C’est un avis que semble partager, aujourd’hui, Mme Madeleine Lafia, chargée de l’encadrement des agriculteurs urbains de Cotonou. Elle a, dans une enquête réalisée par Agro Radio Hebdo, publiée le 9 octobre 2012, exprimé ses inquiétudes quant à la rareté des produits maraichers du fait de la pénurie des terres. Et pour ne pas en arriver là, des voix s’élèvent déjà pour vivifier le secteur. « Si l’Etat peut nous aider en mettant à notre disposition des terres à exploiter et en retour nous payerons à la fin du mois, cela pourra nous soulager et favoriser le développement de notre filière », a suggéré Basile Aguia, un maraicher. Et c’est un avis que partagent la plupart de ses collègues.

Walter GBESSI

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