La Cour d'appel de Paris n'a pas pu donner sa sentence pour ce qui est de l'extradition ou non de Patrice Talon et Olivier Bocco dans l'affaire tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat. Un nouveau report qui suscite dans le cœur des observateurs un sentiment de scepticisme, pour ce qui est de l'issue du dossier qui braque toutes les caméras du monde sur notre pays.
La Cour d'appel de Paris a encore reporté le verdict tant attendu. Après avoir statué ce mercredi dans l'après-midi, elle a décidé d'une nouvelle prolongation jusqu'au 23 octobre prochain. Alors que les supputations et autres formes de spéculations allaient déjà bon train, le juge parisien vient de déjouer tous les pronostics, maintenant le suspense sur le plus célèbre dossier politico-juridique béninois.
Les raisons du report
Justifiant le report au 23 Octobre prochain la Cour d'Appel de Paris a précisé qu'elle devra statuer sur le fond du dossier. Mieux, dans une interview accordée à " Jeune Afrique " à la sortie de l'audience d'hier, un proche de Patrice Talon confie que "le procès a été renvoyé parce que les nouvelles pièces ajoutées tardivement au dossier par l'accusation doivent être étudiées par le tribunal et la défense"
Par ailleurs, d'autres sources judiciaires indiquent que les juges Français par leur décision, entendent disposer du temps nécessaire pour écouter les deux parties sur le fond de l'affaire.
Issue
Au fil des reports, l'issue de la demande d'extradition de l'homme d'affaire Patrice Talon et son supposé complice Olivier Bocco parait de plus en plus incertaine. Si non comment comprendre l'insistance des juges Français qui semblent visiblement insatisfaits, ou du moins très peu convaincus par les éléments de preuve mis à leur disposition par l'Etat béninois. Les non lieu rendus en première et en deuxième instance par les juridictions béninoises semblent concourir au scepticisme des juges français. Ces derniers qui veulent disposer de leur temps pour étudier le dossier dans son fond, ont-ils été satisfaits par la forme ? La prochaine audience nous le dira. Toutefois, il convient de signaler que la partie béninoise aussi ne facilite pas pour autant les choses à la partie française, si tant est que les pièces demandées ont été déposées tardivement.
En attendant l'incertitude reste de mise au Bénin où plusieurs personnes séjournent en prison dans le même dossier. Le hic, c'est que jusqu'à la date du 9 septembre, la Cour de Cassation du Bénin n'est pas encore en possession du dossier dit tentative d'empoisonnement et de coup d'Etat, après la décision du juge d´instruction et le verdict de la Cour d'Appel, objet d'un recours en cassation.
Rappel
En effet, depuis octobre 2012, Patrice Talon est accusé d'avoir voulu empoisonner Boni Yayi avec la complicité de la nièce et du médecin personnel du président béninois. Il est également soupçonné d'avoir tenté un coup d'État, fin février, avec le colonel de gendarmerie Pamphile Zomahoun, un ancien officier de la garde présidentielle.
Visé par un mandat d'arrêt international, Patrice Talon avait été interpellé à son domicile parisien au mois de décembre. Il a été sommé de remettre son passeport aux autorités françaises avant d'être placé sous contrôle judiciaire.