Création du Parti Rassemblement pour la Démocratie et la République (R.D.R)
Démonstration de force d’Epiphane Quenum et d’Ali Kamarou
Ils amputent significativement la R.B.
L’honorable Epiphane Quenum qui a récemment quitté le navire des « houézèhouè », le parti la Renaissance du Bénin (R.B) de l’ancien Président Nicéphore Soglo n’a pas voulu végéter une seconde dans l’oisiveté politique après son départ. Il se maintient sur la scène politique par la création de son parti politique dénommé Rassemblement pour la Démocratie et la République (R.D.R). Le congrès constitutif de cette nouvelle formation politique a eu lieu ce samedi 21 septembre au Palais des sports du stade de l’amitié, un cadre archicomble pour la circonstance. C’est à la limite une démonstration de force que le député aux cheveux blancs et son collègue Ali Kamarou ont faite en guise d’avertissement à leur ancienne formation politique.
Samedi 21 septembre, le Palais des Sports du Stade de l’Amitié était noir de monde. L’événement du jour est la création du parti Rassemblement pour la Démocratie et la République (R.D.R) de l’honorable Epiphane Quenum. Les militants et les partisans sont venus de tous les 12 départements du pays pour prendre part au congrès constitutif de leur parti. Les amis du député n’ont pas été du reste.Dès 10 heures le Palais des Sports devenait de plus en plus surchauffé
à mesure que la foule s’agrandissait. La chaleur était au rendez-vous mais malgré tout, personne ne se lassait de l’attente. Les militants tenaient visiblement à connaître cet instant de gloire. Il sonnait 12 heures 30 minutes quand le député surnommé « l’homme aux cheveux blancs » et son homologue, l’Honorable Ali Kamarou ont fait leur entrée dans le palais dans un déluge d’applaudissement. Liesse populaire, foule ébahie, accueil cordial et bruyant. Tout ceci dans un essaim de percussions musicales diverses. L’ambiance était à la fois surchauffée et émouvante. Les heureux du jour dans une ronde de la salle passent en revue leurs invités pour les salutations d’usage. La joie était à son comble aussi bien au niveau des militants que des autorités invitées pour l’évènement.
Mots et paroles
La cérémonie commence par le mot de bienvenu du comité préparatoire délivré par son président, Amadou Moussa qui a rassuré les congressistes du travail abattu par le comité pour un déroulement harmonieux du congrès« Nous avons sarclé, défriché et balisé le terrain », a-t-il déclaré. Les allocutions de soutien ont suivi. L’honorable
Sagui Yoto Justin, Premier Vice-président de l’Assemblée nationale a été le premier à prendre la parole. Il déclare en peu de mots, « la vie est dynamique, elle se déroule et les faits créent l’histoire. Aujourd’hui, l’histoire est créée et nous prenons acte. Les collègues et moi sommes contents de la création du RDR pour participer à l’animation de la vie politique nationale du Bénin ».
A la suite du Premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Nazaire Dossa, Président de Ucp/Farba livre son message. « Le prix de la fidélité et de la loyauté c’est la liberté. Si nous ne brillons pas qui va dissiper les ténèbres ? Et la place d’Epiphane Quenum l’attend au sein de la majorité plurielle présidentielle», se réjouit-il. Pour sa part, le député Eric Houndété, représentant de l’Union fait la nation résume son message à un constat. « Nous sommes dans une conjoncture politique qui recommande que les filles et les fils du pays se lèvent pour une nouvelle révolution, une nouvelle gouvernance ». Pour ce député de l’opposition, on ne verse pas de l’eau dans une jarre trouée. Une déclaration ironique qu’il a laissé filer en guise de leçon. Plusieurs autres formations politiques dont le Frap, le réseau Atao et celle de Dah Houangni ont livré leur message de soutien.
Instant solennel de l’événement, l’Honorable Epiphane Quenum a été prié de prendre la parole sous le récital musical rythmique du panégyrique de la famille Quenum dont il est aussi un dignitaire. De son allocution on retient que le RDR est né pour aider les jeunes et les groupes défavorisés à mieux faire face aux défis nouveaux qui ont pour corollaire la question du chômage, de la pauvreté. « Le RDR sera une école de culture démocratique pour former les jeunes à la bonne
gouvernance. Les partis politiques doivent se démocratiser pour créer des espaces à la jeunesse. De ce fait, les partis doivent être de véritables écoles où s’acquiert le comportement de bonne gouvernance.
Le RDR a fait l’option de placer l’homme (jeunesse) au centre des politiques publiques ». Ainsi, les objectifs du RDR sont de rassembler les jeunes autour des idéaux de solidarité ; contribuer à l’éducation et à la formation de la jeunesse ; favoriser la responsabilité individuelle ; agir pour le rayonnement du Bénin et s’engager à promouvoir la démocratie et à participer à une politique fondatrice de paix. C’est l’occasion pour le nouveau président de parti politique de dénoncer la pratique qui règne en maître au sein de la Rb. Il a surtout dénoncé la philosophie du transfert par descendance du pouvoir au sein de la RB. « Le parti se comporte comme une entreprise qui recrute des gens pour travailler pour lui », a laissé entendre Epiphane Quenum. Les militants et sympathisants n’étaient pas venus que pour prendre part au congrès. Ils avaient aussi un compte à régler avec les Soglo et donc avec leur parti politique. Aussi ont-ils tour-à-tour déclaré rappelant le mode de gestion qui justifie leur démission collective du parti de la Renaissance du Bénin, un « parti-famille » qui a fini par les agacer de par son mode de fonctionnement.
Le départ d’Epiphane Quenum a entrainé le déluge pour les Soglo. Puisque son collègue honorable Ali Mohamed Kamarou a aussi claqué la porte. Au congrès constitutif du RDR, il a présenté officiellement sa démission. « Je prie mes aînés qui avaient quitté le parti et nous avaient demandé en son temps de faire la même chose de nous excuser. On a compris tard mais on respectait les intérêts moraux et on espérait le meilleur au sein de la RB. Je rêvais encore mais aujourd’hui je suis revenu à la réalité. Je veux remercier les militants qui ont pu braver les menaces. Nous avons de bons combats devant nous et nous en sommes conscients », a déclaré Ali Mohamed Kamarou.