La Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin (Ccib) est empêtrée dans une logique, celle de l'impasse. Avec les affres d'une crise qui semble s'éterniser et des perspectives malheureuses qui obscurcissent l'horizon, l'institution consulaire traîne toujours ses tares. Face à tant d'irrégularités, les organisateurs de ces élections ont décidé de reporter sine die, le scrutin initialement prévu pour le dimanche 22 septembre 2013, après une décision prise en Conseil des ministres en sa séance du 06 septembre qui a en outre décidé de convoquer à nouveau le corps électoral et d'organiser hier, l'élection des membres à l'Assemblée consulaire de la Ccib. C'est un troisième report enregistré depuis la fin de l'année 2011 où l'équipe dirigeante sortie conduite par Ataou Soufiano, a officiellement rendu le tablier au terme de son mandat.
Que pourrais-je dire, au regard de ce qui se passe au niveau de l'institution consulaire depuis bientôt deux ans ? Annoncées comme levier de sortie de situation, les élections du dimanche écoulé ont porté en elles, les germes d'une terrible crise. En effet, le processus est emballé dans une spirale d'irrégularités. Ce qui a été le nœud même des deux premières décisions de report de ces élections>
Les non-lieux de janvier et de juillet 2013 portaient sur les irrégularités telles que le non respect du délai organisationnel, la non-signature du décret convoquant le corps électoral par le Chef de l'Etat, la volonté de deux poids, deux mesures de la commission électorale et les ministres de tutelle d'alors. Ce cafouillage qui a toujours régné dans le processus d'organisation des élections à la Ccib n'a donné que du fil à retorde au grand nombre des opérateurs économiques.
Dans l'un de mes articles, publié le 09 septembre dernier, j'écrivais ceci : " CCIB : un nouveau coup de bluff ? ". Cette fantaisie de programmer et de reporter les élections s'est simplement répétée cette fois-ci. Certes, la volonté d'aller aux élections était partagée, mais au fond, les vrais problèmes ont demeuré. Il faut signaler en exemple, le délai à respecter pour ce type d'élection, la présence des listes de groupements non-affiliés à la Chambre consulaire qui sont en lice pour ces élections, la violation de l'article 103 des Statuts de l'institution qui dispose en son dernier alinéa que : "l'élection aux sièges d'un secteur, d'une catégorie, est faite exclusivement par les électeurs de ce secteur ou de cette catégorie de la région". Bref, les mêmes causes n'ont produit que les effets pressentis.
On pensait que le Chef de l'Etat est parvenu cette fois-ci, à s'échapper du lobby des opérateurs économiques pour ordonner enfin la date de la tenue de ces élections consulaires, histoire de doter notre pays d'une chambre consulaire, toute chose qui constituait un frein pour l'épanouissement des affaires dans le pays. Mais non! Le mécanisme est donc à revoir si l'on tient à la mise en place de cette institution consulaire. Il faudra purger la liste électorale, initier plusieurs rencontres avec les acteurs en vue de recueillir et de satisfaire au fur et à mesure, les préoccupations avant de décider de la date officielle des élections. Ceci pourrait éviter les reports capricieux, et éviter au pays, la situation de crise qui perdure depuis fin 2011. Il convient d'éviter de construire ce joyau institutionnel sur des châteaux de cartes en touchant de façon véritable, les vrais problèmes qui entravent la mise en place d'une équipe digne du nom. Trois reports en neuf mois, c'est un report de trop.