L’entente renait à Ouidah serait-on tenté de dire au regard de ce qui s’est passé le jeudi 14 Février 2013 dans la cité de Kpassè. Alors que tous avaient annoncé que la séance du conseil communal qui devait se tenir ce jour pourrait tourner au vinaigre, les conseillers de la Commune de Ouidah, ont démontré toute leur maturité en se mettant au dessus des considérations personnelles pour voir l’intérêt commun. Au terme de débats très houleux, le projet de budget primitif exercice 2013 a été adopté à l’unanimité des conseillers présents et représentés. Pour certains observateurs avertis, c’est le début de rapprochement entre le Maire de Ouidah et le Chef de l’Etat qui est à la base de cette décrispation de la situation.
Présentée comme la séance de la dernière chance pour Ouidah, la session du Conseil Communal du jeudi 14 Février 2013, a finalement connu un dénouement heureux.
En effet pour mémoire, suite à une lettre à lui adressée par cinq conseillers de la Commune, le Préfet Placide Azandé avait annulé, et la délibération du conseil communal en date du 23 janvier, et l’inauguration de l’Hôtel de ville prévue pour le 9 Février passé.
La tension était alors vive dans la Commune et la séance du 14 Février était annoncée comme la plus explosive du mandat. Bien que le vote du 23 janvier 2013 se soit déroulé suivant les dispositions légales, le Maire en bon démocrate a consenti à convoquer cette séance dont l’ordre du jour était : primo, l’étude et l’adoption du budget ; deuxio, la fixation d’une nouvelle date pour l’inauguration de l’Hôtel de ville et en troisième point, les questions diverses.
Sur les 18 membres du Conseil Communal, ils étaient 15 conseillers à répondre présents, dont 1 par procuration. Pour s’assurer de la légalité de la réunion, les observateurs dépêchés par la préfecture étaient également présents, de même qu’une population sortie massivement vivre l’instant. C’est dans une ambiance délétère et tendue que la séance s’est ouverte.
A l’entame, le Maire a invité les uns et les autres à faire preuve de retenue car c’est du développement de Ouidah qu’il est question, et non des querelles interpersonnelles, ou encore moins les considérations partisanes. Mais les déclarations qui s’en sont suivies n’étaient pas de nature à faire baisser la tension déjà vive.
Certains conseillers ont reproché au Maire d’avoir produit deux budgets différents. A cette préoccupation, le Maire a expliqué que c’est un seul et même document dont les chiffres en recettes et en dépenses sont identiques.
Les divergences constatées sont tout simplement les amendements apportés par la commission économique et financière suite au projet à elle soumis par le Maire. D’autres ont souhaité que le budget soit étudié chapitre par chapitre ; une proposition qui n’a pas prospéré vu que chaque conseiller a reçu le budget des jours à l’avance et se devait de le parcourir et préparer ses observations. S’attaquant au contenu même du document, les conseillers signataires de la plainte au préfet ont reproché au Maire d’avoir exagéré sur certains montants et d’avoir négligé des volets sociaux très importants. Prenant la parole et avec un sang froid hors du commun, Séverin Adjovi a expliqué point par point tous les choix qu’il a faits dans ce dernier budget du mandat. Il a démontré avec des chiffres et des exemples concrets, qu’aucun aspect du développement n’a été négligé.
Au sujet des dépenses inscrites au budget 2013 et jugées excessives pour la poursuite des travaux de l’Hôtel de ville, le premier responsable de la Commune a apporté une clarification. En effet, une bonne partie de ces investissements étaient contenus dans le budget 2012 et vu que les travaux sont en cours, les montants y afférents ont été tout simplement reconduits dans le primitif 2013 afin de pouvoir payer les entreprises une fois les travaux achevés.
De la gestion des ressources affectées par l’Etat, à la réalisation d’infrastructures sociocommunautaires en passant par les préoccupations du personnel municipal et le lotissement, chacune de ses rubriques a fait l’objet d’une attention particulière dans ce budget.
Au terme de son argumentaire, Séverin Adjovi a réussi à convaincre tous les conseillers, même les plus acerbes sur le fait que toutes les préoccupations des populations ne pourraient être réglées par un seul budget. Il a saisit l’occasion pour inviter chaque conseiller à œuvrer pour la mobilisation des ressources nécessaires à la satisfaction des besoins de la population et, appelé ses administrés à faire preuve de civisme en payant régulièrement les impôts et taxes qui serviront à financer les projets de développement. La tension très vive dans la salle est alors tombée d’un cran. Avant que le budget ne soit mis au vote par le Maire, le Conseiller Diallo Bouraïma pourtant très opposé au Maire de Ouidah, a invité ses collègues a voter le budget, parce qu’a-t-il affirmé, le discours du Maire à l’attention du Chef de l’Etat à l’occasion du lancement des travaux de construction de la voie Pahou-Ouidah, l’a profondément ému.
Selon lui, Séverin Adjovi a apporté la preuve qu’il s’inscrit dans la même logique de développement que le Dr Boni Yayi. Par conséquent, il a invité ses collègues de la mouvance présidentielle à donner au Maire l’instrument qui lui permettra d’achever en beauté son quinquennat. Sa consigne a été suivie puisque le budget primitif exercice 2013 a finalement été adopté par 15 voix pour, 0 contre et 0 abstention.
A quand l’inauguration du nouvel hôtel de ville de Ouidah ?
A l’occasion du lancement des travaux de construction de l’axe Pahou-Ouidah, Séverin Adjovi a obtenu du Chef de l’Etat le parrainage de la cérémonie d’inauguration de l’Hôtel de Ville et sa présence effective. Dans la suite logique, le Maire a voulu obtenir du Conseil Communal, l’autorisation de se mettre en liaison avec le cabinet du Président de la République afin d’arrêter une date qui cadre avec son agenda. Après un tour de table, la tendance qui s’est dégagée était de ne pas précipiter les choses.
Les conseillers dans leur majorité ont souhaité que toutes les formalités administratives inhérentes au bâtiment soient rapidement effectuées et que tout le Conseil Communal se rende sur le site avant qu’ensemble, ils n’arrêtent une période qui sera proposé au premier magistrat du Pays, tout en tenant compte des échéances électorales à venir et les contraintes météorologiques des prochains mois.
Percevant la pertinence de la proposition, le Maire y a accédé et à l’unanimité, les conseillers ont adopté la démarche. Démarrée dans une ambiance très tendue, la session du jeudi 14 Février 2013, aura marqué un nouveau départ dans la Commune de Ouidah et Séverin Adjovi aura une fois encore démontré qu’il reste un homme de consensus. Vivement que cela dure pour le bonheur des populations qui ne veulent que d’une seule chose : le développement de leur cité.
