La Magistrate Marcelline Claire Gbèha Afouda, présidente de la Haute Cour de justice, vient d’être réélue par ses pairs. C’était hier à la faveur d’une élection par 10 voix pour et 01 abstention. Sur les 13 membres de l’institution, deux juges à savoir Ibrahim Akibou et Bernard Dégboé étaient absents pour raisons de mission hors du territoire national. Cette élection intervient conformément à l’article 5 aliénas 3 et 4 du Règlement intérieur de la Haute Cour de justice qui stipule que « Dans les huit (08) jours de leur installation, à la diligence du plus âgé des juges, les membres de la haute Cour de Justice se réunissent pour procéder à l’élection du Président et du Vice-président. Un bureau est constitué à cet effet. Il est composé du plus âgé des Juges, Président, et du plus jeune, Secrétaire de séance ». Ainsi, après l’installation le mardi 13 octobre dernier de nouveaux membres à savoir les députés Sacca Lafia, Adam Bagoudou, Edmond Zinsou, Candide Azannaï, Valentin Djènontin, et Benoît Dègla au sein de l’institution, la présidente de la Haute Cour de justice, Marcelline Claire Ghèha Afouda, a dû remettre son mandat en jeu. Cette élection aurait pu avoir lieu le mercredi 21 octobre dernier s’il n’y avait pas un défaut de quorum lié à l’absence toujours des juges Ibrahim Akibou et Bernard Dégboé. C’est désormais chose faite grâce aux dispositions de l’article 7 du Règlement intérieur de l’institution. Mais le seul hic est que l’heureuse élue ne l’a pas été à l’unanimité des votants. Il y avait une abstention que personne ne saurait attribuer à tel ou tel autre juge. A l’issue du scrutin, la présidente Marcelline Claire Gbèha Afouda, n’a pas caché ses sentiments.
(Lire ci-dessous les impressions de la présidente de la Haute Cour de justice, Marcelline Claire Gbèha Afouda après son élection)
Impressions de la présidente Marcelline Claire Gbèha Afouda après son élection
« …Mes premiers remerciements vont à l’endroit de celui là même que j’appelle le tout autre, qui s’est servi de mes collègues pour me hisser à cette place, pour me garder à cette place et jouer le rôle de chef d’orchestre que vous m’aviez confié depuis juin 2013. Si je parviens à rester à cette place, c’est parce que chacun de vous a accepté de me porter à travers son vote. Je vous dis du fond de mon cœur, un sincère merci. Je vous dis ma profonde gratitude et je prie notre Seigneur de combler chacun de vous de ses espérances. Merci parce que vous me donnez l’occasion de poursuivre toutes les actions que nous avons ensemble entamées pour sortir la Haute Cour de justice de l’ombre et lui donner une plus grande visibilité. Nous sommes en train d’améliorer notre cadre de travail (…) Malheureusement, l’environnement dans lequel se trouve notre institution ne permet pas d’envisager une solution radicale et très rapide. Mais nous continuerons les démarches en direction des autorités municipales de Porto-Novo et du Ministre de l’environnement et de l’habitat pour avoir gain de cause. Au titre des activités que nous avions menées sous l’autre mandature, nous avons élaboré un manuel de procédures que nous mettrons très bientôt à l’épreuve en organisant une audience de simulation. Nous avons aussi élaboré un code d’éthique et de déontologie du juge de la Haute Cour de justice. Ce code devra servir de guide au juge en exercice quant au comportement qu’il devra avoir tant dans l’exercice de ses fonctions qu’après la cessation de celles-ci. Toujours pour sortir notre institution de l’ombre, nous avons créé un site web. Alors, je souhaite qu’avant la fin de notre nouveau mandat, tous les qualificatifs dont on affuble la Haute Cour de justice soient effacés. J’espère et je souhaite ardemment qu’avec le renouvellement de l’institution gouvernementale, ceci soit chose faite. Que la Haute Cour de justice soit rendue fonctionnelle par l’adoption des amendements de la loi organique de l’institution que nous avons toujours proposés… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN