Depuis le 27 octobre 2015, l’école béninoise vit au ralenti. Les organisations syndicales du secteur de l’éducation, réunies au sein du Front ont en effet décidé d’observer une grève pour soixante-douze heures (72) pour compter du mardi 27 octobre 2015 à partir de 00 heure au jeudi 29 octobre 2015 à minuit. Elles exigent : La signature sans délai des décrets portant Statuts Particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel ; la sédentarisation des enseignants vacataires expérimentés et la fin des licenciements massifs de ceux-ci au profit de personnes non qualifiées (volontaires et assimilés) ; le règlement de tous les problèmes liés au reversement, à la formation et au reclassement des enseignants concernés ; le paiement des 10 000 f de prime forfaitaire à tous les enseignants omis ; et enfin le recrutement massif hors quota d’enseignants qualifiés pour juguler la grave pénurie au primaire (classes sans maîtres et multigrades sans mobiliers) et au secondaire (classes pléthoriques). Dans les départements du Nord-Bénin, ce mouvement de grève n’a malheureusement pas été suivi, surtout pour ce qui est des communes de Matéri, de Cobly, de Kouandé, de Péhunco, Banikoara et de Kèrou. Dans ces différentes communes, les enseignants des différents collègues que nous avons parcourus entre le 27 et le 28 octobre 2015 ont normalement vaqué à leurs activités pédagogiques. Cette situation qui n’est pas le cas à Parakou, Natitingou et Djougou s’explique par le fait que dans les communes de Matéri, Cobly, Kouandé, Péhunco, Banikoara et Kèrou, il y a plus d’enseignants vacataires que d’enseignants permanents. A en croire des confidences que nous ont faites certains responsables d’établissements, on compte aussi parmi ces enseignants permanents des enseignants permanents qui quittent les établissements où ils sont permanents pour enseigner là où ils sont payés à l’heure. Outre les collègues, les cours ont aussi eu lieu dans certaines écoles primaires. Les écoliers ont fait nombreux le déplacement de leurs lieux de savoir, surtout pour la «soupe populaire» qui leur est distribuée chaque midi. Un peu comme pour dire que chacun sait là où se trouve ses intérêts.
Affissou Anonrin