Le système politique issu du renouveau démocratique est à la croisée des chemins. L’emprise de l’argent, surtout ces dix dernières années a mis en berne toutes les valeurs républicaines, citoyennes, morales et éthiques, culturelles et cultuelles. Même la classe politique dirigeante qui s’alterne au pouvoir depuis 1990 s’est effacée devant le rouleau compresseur de l’argent. ‘’Le consensus est réalisé sur le fait que le Bénin notre chère patrie, est plongé dans le « Wahala », c’est-à-dire dans le scénario catastrophe. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge. Chômage généralisé de la jeunesse, développement exacerbé du régionalisme et de l’ethnocentrisme, des écoles sans maîtres et sans infrastructures au primaire… la jeunesse est démotivée. Il ne reste que la morale du moindre effort, la morale de l’argent facile, de l’argent mal acquis que l’on distribue à l’occasion des opérations électorales’’, a déclaré le professeur Philippe Noudjènoumè. Pour lui, la seule manière d’éviter ‘’Wahala’’, c’est d’organiser les Etats généraux du peuple pour refonder les règles du vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance. Car, à l’en croire, l’entrée en scène des hommes d’affaires comme candidats à la prochaine élection présidentielle révèle la faillite de la classe politique, et remet en cause le système né de la conférence nationale de février 1990.
Arnaud DOUMANHOUN