Cotonou a vécu un début de week-end pénible en ce samedi 31 octobre 2015 de saint Quentin. Le marché international de Dantokpa a subi la loi des flammes. A l’origine du drame, un camion bourré de flammes, l’autre nom de l’essence frelatée commune appelée » Kpayo » en langue locale. Les dégâts sont inestimables. Une partie du marché est réduite en cendre. L’économie réelle est détruite. Ce drame des flammes a emporté des épargnes et a démoli biens, meubles, stocks, et cahiers de comptabilités de plusieurs commerçants. La flamme enflammée de Tokpa pose le problème de la modernisation du marché par une nouvelle architecture (1) et l’assurance des commerçants ( 2). Une nouvelle architecture pour Tokpa
1.Une nouvelle architecture pour Tokpa
Faut-il (re) construire le marché Dantokpa ? La question mérite une réponse sans équivoque. Oui, il faut construire à nouveau le marché. Et pour cause. L’architecture actuelle n’en est pas une. Il n’y a pas de plan projetable sur un écran.
Il y a de juxtaposition de boutiques. Exactement comme les primitifs de l’ère de la civilisation, imaginaient la construction de leurs habitats. Tokpa doit pouvoir répondre aux exigences d’un marché moderne. Un plan moderne suppose des voies de sortie de secours, des voies d’évacuation des personnes et des biens, une unité stationnée de lutte contre les catastrophes. Le marché au regard de sa comptabilité, a les moyens d’alimenter une telle vision, un tel arsenal. L’Etat central ne restera pas en marge.
Il continuera de jouer son rôle de garant de la sécurité pour tous. La cause de l’incendie n’est pas nécessaire à connaître. Ce qui est nécessaire à savoir, c’est comment on lutte contre l’incendie. Celui peut-être causé par tout facteur. L’urgence, ce n’est point de pleurer et de consoler. C’est de tirer les grands enseignements de l’incendie et de se projeter dans l’avenir. Cela commence par l’infrastructure qui doit être en phase avec les défis sécuritaires du millénaire. Cela s’appelle » prévoir l’avenir « , objet d’un best-seller de Jacques Attali.
2.L’assurance pour les commerçants
Le ballet de politiques sur les lieux est un acte qui relève de la politique. Les plus démagogues vont promettre ciel et terre. Les moins démagogues vont accuser l’Etat et les gouvernements. Les plus irresponsables vont demander de puiser dans les caisses du trésor pour indemniser les victimes de l’incendie.
Le trésor public n’est pas une caisse de secours catholique. Il n’est pas la Caritas. Comment ne pas convertir ce drame en opportunité de sensibilisation pour que les commerçants de Dantokpa puissent souscrire au régime assurance. L’assurance est plus que nécessaire. L’assurance est indispensable à l’activité économique. C’est l’art de gérer l’imprévisible. L’incendie et autres catastrophes sont des aléas liés à la vie tout court. Il est donc nécessaire de souscrire aux régimes d’assurance pour pallier au drame. Ne pas y penser, c’est fait le choix de se comporter comme un bateau léger et ivre au creux de la vague. Le ministère de l’Intérieur à travers ses services spécialisés pourrait enclencher l’information, l’éducation et la communication idoines pour permettre à nos vaillants commerçants de circonscrire-sereinement- la problématique. Aussi nos commerçants devront-il cesser de stocker de l’argent liquide dans les bassines, les sacs de jute au tréfonds de leurs boutiques. Vivement la bancarisation.
Herbert-Tauyé HOUNGNIBO