Dantokpa a brûlé. L’incendie tant redouté a fini par survenir dans la nuit, dès les premières heures du samedi 30 novembre 2015. Le feu a eu raison du plus grand marché du Bénin et de la sous région. Les flammes ont tellement fait rage, que les dégâts matériels et financiers restent inestimables. Les lamentations des victimes ont reçu un écho favorable dans le rang des hommes politiques. Cette fois-ci, le geste de solidarité qu’appelle tout humanisme n’a laissé aucune place aux querelles politiciennes, mais à un manque de promptitude chez certaines figures qui aspirent tout de même à gérer les affaires de la cité. Le chef de l’Etat et le président de la République, et surtout certains candidats à la présidentielle de 2016 étaient au chevet de ces braves femmes qui jouent pleinement leur partition dans la construction de l’économie nationale. Pascal Iréné Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané et Sébastien Ajavon ont prouvé à cette occasion leur degré d’humanisme et de sociabilité. Il ne s’agit pas d’être partout et en tout temps ; sauf si Dieu vous accorde son pouvoir d’omnipotent et d’omniscient. Il est plutôt question de savoir à quelle occasion le défaut de communion avec ses concitoyens peut sonner comme une méconnaissance des pratiques sociales endogènes voire universelles. Dantokpa est une fierté nationale, et ce drame peut être considéré comme un deuil qui frappe tous les béninois. Qu’est-ce-qui peut donc justifier l’absence de certains présidentiables tels que le richissime homme d’affaires Patrice Talon, le leader des Houézèhouè, Léhady Vinagnon Soglo, les Généraux Robert Gbian, Fernand Amoussou, pour ne citer que ces grosses cylindrées. Le président de la Rb a envoyé des émissaires, mais toujours est-il qu’il aurait dû marquer sa présence physique sur le terrain en tant que maire de la ville.
L’absence du devant de la scène en une telle circonstance est une erreur politique qui peut bien les desservir quand l’on connaît la nature des femmes et leurs poids dans l’électorat béninois. Défense d’aller à la quête de leurs suffrages une fois cette épreuve passée. A moins que vous soyez un habitué des odeurs des poissons fumants ou un amoureux des jus de tomate ou de piment. Car, elles sont friandes des jets de condiments pour manifester leur mécontentement. Loin des représailles, bien qu’évidentes et légitimes, les présidentiables ont une image à entretenir. Il faut pouvoir faire preuve de sociabilité et montrer sa solidarité vis-à-vis des populations. Cela peut peser lourd dans le choix des électeurs. A quatre mois des élections, il faut éviter de briller par l’absence là ou la présence physique peut être un précieux gain.
Arnaud DOUMANHOUN