Le Front d’action des syndicats de l’éducation a reconduit sa grève de 72 heures à partir de ce mardi 3 novembre 2015. Il exige du gouvernement : la signature du relevé de conclusion des négociations des 22 et 27 novembre 2015 ;la signature des deux décrets portant statuts particuliers de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel ; la prise de l’arrêté d’application de la mesure annoncée de 1,25 avec pour date d’effet janvier 2016 qui va intégrer le paiement du rappel des huit mois d’arriérés (janvier à août 2015) dus au titre des 10 000 f et l’abrogation de l’arrêté 0123 du 1er septembre 2015 portant allocation de la prime forfaitaire transitoire d’incitation à la fonction enseignante de 10 000 f qui disparait en décembre 2015. Lire la motion de grève.
Cotonou, le 28 octobre 2015
MOTION DE GREVE
A
Monsieur le Ministre du Travail, de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative et Institutionnelle,
Monsieur le Ministre d’Etat Chargé de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes,
Madame le Ministre des Enseignements Maternel et Primaire,
- Considérant la loi 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ;
- Considérant la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin ;
- Considérant la loi 86-013 du 26 février 1986 portant Statut général des APE qui dispose en son article 125 que les corps de travailleurs ayant des situations spécifiques peuvent bénéficier de statuts particuliers ;
- Considérant que sans éducation de qualité, il n’y a pas de développement et d’émergence durables ;
- Considérant le Relevé de conclusions des négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales du 27 mars 2015 qui dispose expressément que l’adoption des Statuts Particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire interviendra au plus tard le 30 septembre 2015 ;
- Considérant que ce relevé est signé par le Ministre d’Etat, le Professeur François Adébayo ABIOLA, Président de la Commission Nationale Permanente de Concertations et de Négociations Gouvernement/Centrales et Confédérations Syndicales et le Ministre Antonin DOSSOU en charge du Dialogue Social, représentant le Gouvernement d’une part et par les Secrétaires Généraux de la CSA BENIN, de la CGTB, de la COSI-BENIN, de la CSUB et de la CSPIB d’autre part ;
- Considérant que les informations disponibles à l’heure actuelle ne sont guère favorables à une reprise assurée des activités pédagogiques et tendent plutôt à confirmer le choix délibéré du Ministère d’Etat Chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation de confiner les enseignants des sous-secteurs de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel dans la misère ;
- Considérant que les enseignants vacataires qui représentent plus de 90% du personnel enseignant du secondaire, font l’objet d’un mépris persistant et que leur sédentarisation est bénéfique aussi bien pour les apprenants que pour le reste du système éducatif ;
- Considérant la misère imposée aux éducatrices et éducateurs des écoles maternelles et aux ACE promotion 2014 sans contrat et sans salaire depuis plusieurs mois ;
- Considérant que les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ont démontré leur patriotisme et leur bonne foi en conduisant l’année scolaire 2014-2015 à son terme sans débrayage ;
- Considérant les manœuvres dilatoires et le complot des cadres du Ministère en charge de l’Economie et des Finances, membres permanents du Conseil Consultatif Paritaire de la Fonction Publique, relatifs au prétexte de l’incidence financière insupportable desdits Statuts Particuliers par le Budget national ;
- Considérant que les cadres du Ministère des finances désignés pour siéger au Conseil Consultatif Paritaire de la Fonction Publique ont joué aux abonnés absents alors que celui désigné au niveau de la Commission technique préparatoire des Statuts Particuliers du Secondaire y a pris part ;
- Considérant que ce comportement n’est que l’expression avérée d’une fuite en avant de tout le Gouvernement alors qu’au terme de la loi n° 2003-17 du 11 novembre 2003 portant Orientation de l’éducation nationale, l’éducation est la première priorité de l’Etat ;
- Considérant les dispositions de la Charte du Front des Syndicats de l’Education ;
- Considérant le point des Assemblées Générales tenues sur toute l’étendue du territoire national du mardi 06 au vendredi 09 octobre 2015 qui recommande la prise d’une motion de grève par le Front ;
- Considérant l’analyse de ces recommandations par la Conférence des Secrétaires Généraux membres du Front le lundi 12 octobre 2015 et l’ultimatum lancé au Gouvernement du 13 au 19 octobre 2015 ;
- Considérant que le contenu de la motion de grève d’avertissement en date du 19 octobre 2015 reste toujours valable ;
Les organisations syndicales du secteur de l’éducation, réunies au sein du FRONT et signataires de la présente motion de grève décident, sur la base de l’avancée des négociations du 27 octobre 2015, du renouvellement de ladite grève pour soixante-douze heures (72) pour compter du mardi03 novembre 2015 à partir de 00 heure au jeudi 05 novembre 2015 à minuit aux fins d’exiger du Gouvernement :
1- La signature sans délai des décrets portant Statuts Particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire général, technique et professionnel ;
2- La sédentarisation des enseignants vacataires expérimentés et la fin des licenciements massifs de ceux-ci au profit de personnes non qualifiées (volontaires et assimilés) ;
3- Le règlement de tous les problèmes liés au reversement, à la formation et au reclassement des enseignants concernés ;
4- Le paiement des 10 000 f de prime forfaitaire à tous les enseignants omis ;
5- Le recrutement massif hors quota d’enseignants qualifiés pour juguler la grave pénurie au primaire (classes sans maîtres et multigrades sans mobiliers) et au secondaire (classes pléthoriques).
En tout état de cause, le FRONT prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin et rend le Gouvernement responsable des déconvenues qui découleraient de son refus à satisfaire aux revendications ci-dessus énumérées.Si rien n’est fait, la grève sera renouvelée pour 96 heures et par tacite reconduction dès la semaine suivante. Seule la lutte paie !