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Après l’incendie au marché Dantokpa : Les promesses des présidentiables aux sinistrés
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  Fraternité
Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye BIO-TCHANE




Dès les premières heures de la survenue du drame de samedi dernier au marché international de Dantokpa, les présidentiables se sont bousculés sur les lieux. Une sollicitude spontanée mais suspecte à l’égard des victimes. Sébastien Ajavon a réussi à ravir la vedette à ses concurrents en se précipitant en premier sur ce terrain d’opportunisme. Il sera suivi dans cette démarche par Abdoulaye Bio Tchané, Pascal Irenée Koupaki et hier, de Fernand Amoussou, Mathurin Nago et Léhady Soglo. Tour à tour, accompagnés de leurs états-majors, ces citoyens qui ne cachent plus leurs ambitions de succéder très prochainement à Boni Yayi, sont allés exprimer leurs compassions sans oublier d’esquisser chacun en ce qui le concerne, des propositions pour la prévention d’une telle catastrophe à l’avenir. Mais d’abord, il faut colmater les brèches et essayer de redonner autant que faire se peut du sourire aux sinistrés.
La valse des promesses
Venus sur les lieux pour évaluer par eux-mêmes l’ampleur de la situation, ces candidats à la magistrature suprême ont exprimé leur volonté de contribuer d’une part à la reconstruction du marché et d’autre part à la réduction des peines des victimes. « Il faudrait que les autorités et même les particuliers puissent apporter leur contribution pour un tant soit peu alléger la souffrance de ces gens-là. Nous ferons notre part du travail », a affirmé Sébastien Ajavon. Son autre concurrent, Abdoulaye Bio Tchané se fait plus percutant. « Premièrement, à titre personnel, je vais contribuer pour la reconstruction du marché. Deuxièmement, j’offre mon expertise pour aider à mobiliser des ressources pour la reconstruction de ce marché ». Dépassé par la situation, Pascal Irenée Koupaki est resté évasif. « Il faut qu’on voie dans le futur comment organiser au mieux les choses pour que ceci ne se reproduise plus… On y réfléchira ». Pour sa part, Fernand Amoussou s’est contenté de saluer les mesures prises par le gouvernement et d’inviter ses concitoyens à un devoir de solidarité vis-à-vis des sinistrés.
Quid des responsables à divers niveaux ?
Venu sur les lieux à deux reprises, le chef de l’Etat, épaulé par ses collaborateurs, a pris une batterie de mesures dont la plus pratique est la construction par le génie militaire sur la zone sinistrée de huit cents boutiques en matériaux définitifs dans un délai de deux mois. Nombre d’aspects liés à ce drame sont aussi pris en compte par le gouvernement. La deuxième personnalité de l’Etat est aussi descendue sur le terrain et est restée très pragmatique. « Etant donné que ce marché est un marché national, l’Assemblée nationale en tant qu’institution représentant l’ensemble de la nation se doit de participer, de contribuer à soulager les douleurs et souffrances de nos compatriotes victimes de cet incendie. Par conséquent, dans les tout prochains jours, l’Assemblée nationale va voter un crédit à mettre à la disposition des victimes », a souligné Adrien Houngbédji. La mairie de Cotonou ne manquera pas non plus à l’appel du devoir en souhaitant que l’Etat et la ville se donnent enfin la main pour gérer le marché. Il ne manquera pas non plus de proposer qu’il soit mis en place un comité qui appréciera les cas éventuels de sinistres qui pourraient se produire dans la ville. En guise de soutien aux victimes, le maire de Cotonou donne à la Société de gestion des marchés autonomes une enveloppe de 5 millions.
Le piège qui guette les présidentiables
Dans le feu de l’action, face à l’ampleur des dégâts, certains présidentiables ont offert de soulager les peines des victimes. Etant tous des acteurs non institutionnels, la question de l’opérationnalisation de l’aide promise se pose. Comment feront-ils pour que leurs promesses d’assistance d’une part et d’expertise d’autre part soient concrétisées ? Pour les acteurs institutionnels, le problème ne se pose pas puisque très vite, le gouvernement est entré en action. Idem pour l’Assemblée nationale dont le président, dans le cadre de ses prérogatives, a promis voter un crédit à l’endroit des victimes. La mairie restée à l’écart de la gestion du marché est disposée à mettre la main à la pâte dans un futur cadre de cogestion. Les regards sont maintenant tournés vers les prétendants à la magistrature suprême qui se sont manifestés en faveur des victimes.
Il faut d’abord souligner que les promesses dont ils sont auteurs ne les engageront qu’à partir du moment où ils s’adresseront officiellement, soit à la Sogema, soit au gouvernement. Dans cette perspective, à qui verseront-ils leurs apports financiers ? Quelle garantie ont-ils que leurs contributions financières seront effectivement orientées vers les ayants droit ? Dans quel cadre se manifestera l’expertise de mobilisation de ressources en vue de la reconstruction du marché évoquée par Abdoulaye Bio Tchané ? Quelle suite sera réservée à leurs requêtes si d’aventure, ils en arrivent à saisir effectivement les pouvoirs publics ?
A contrario, si les candidats à la succession de Boni Yayi souhaitent agir dans l’informel, de manière à atteindre directement les sinistrés, comment procéderont-ils, chacun en ce qui le concerne, au recensement et à la définition de l’enveloppe financière à accorder à chacun ? Ce sont autant de questions dont les réponses sont difficiles à trouver. Adrien Houngbédji avait sans doute raison lorsqu’il énonçait cette célèbre boutade : « les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient ».
Moïse DOSSOUMOU
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