Les quotidiens béninois parus ce mercredi ont axé l’essentiel de leurs commentaires sur l’actuel premier ministre, le Franco-Béninois Lionel Zinsou, probable candidat des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE, mouvance au pouvoir) pour la présidentielle de février en 2016.
« Préférence de Yayi pour la présidentielle de 2016 : Le cadeau empoisonné à Lionel Zinsou », affiche en manchette « La Presse du Jour », un quotidien indépendant d'analyse et d'information, alors que « La Nouvelle Tribune », un autre quotidien privé, proche de l'opposition au régime du président Boni Yayi, constate à sa Une : « Présidentielle 2016 : Lionel Zinsou sort ses premières armes ».
Pour la majorité des quotidiens béninois, le président Boni Yayi aurait lors d'une rencontre secrète tenue avec des ténors de sa famille politique, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) le week-end écoulé, annoncé le nom de son candidat pour la présidentielle de l'année prochaine : Lionel Zinsou.
« Au cours du week-end écoulé, une importante réunion a eu lieu entre le président Boni Yayi et certains ténors des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Au cours de cette rencontre très secrète, le président Boni Yayi a lâché le nom de celui qu'il entend positionner pour défendre les couleurs des Fcbe dans le cadre de l'élection présidentielle du 28 février 2016. Mais déjà, ce choix rencontre des résistances », rapportent les mêmes quotidiens.
Pour « La Presse du Jour », la fumée blanche tant attendue est apparue sur le toit de la mouvance présidentielle à la faveur d'un conclave secret présidé par le président Boni Yayi lui-même
« C'est fait ! Le Président Boni Yayi a désigné son successeur au Palais de la présidence. Il s'agit bien de l'actuel premier ministre Lionel Zinsou », affirme le journal, qui précise que choix du président Boni Yayi à sa succession rencontre déjà des résistances au sein de sa famille politique.
« Comme on pouvait s'y attendre, les réactions n'ont pas manqué de suivre. + Yayi veut nous sacrifier. Mais il ne nous verra pas +. Ainsi s'est exprimé clairement l'un des leaders des Forces cauris pour un Bénin émergent aussitôt après le conclave. Ce sentiment est aussi partagé par plusieurs mouvanciers qui voient à travers le choix opéré par le Président Boni Yayi un véritable coup de poignard dans le dos », rapporte La Presse du Jour.
Mais pour « La Nouvelle Tribune », à la faveur d'une émission diffusée lundi soir sur la télévision nationale, Lionel Zinsou a levé un coin de voile sur un pan de son discours de (probable) candidat à la présidentielle de février 2016.
« Le premier ministre se positionne en homme de consensus, connaisseur du Bénin, plus préoccupé par la paix et la stabilité que les querelles politiciennes », analyse le journal.
« 24 Heures au Bénin », un quotidien béninois en ligne, abordant la même question, estime que l'actuel premier ministre, le franco-béninois Lionel Zinsou ne veut pas être candidat d'un parti déchiré par la division.
« Je ne veux pas être candidat de dissension. Je ne veux pas être candidat de division. C'est pourquoi j'insiste sur le consensus et l'humilité. Je suis arrivé pour faire mon travail, je n'ai rien demandé, je ne suis pas candidat pour diviser les gens, mais si on dit consensus, si on dit votre méthode est bonne ... Si on dit vous pouvez rendre service ... Non pas pour dire si tel est candidat moi aussi je suis candidat...le consensus dont je parle doit dépasser l'intérêt personnel... », propos du Premier ministre relayé par le journal.
« En faisant de telles déclarations, le premier ministre confirme à l'opinion l'intensité de la guerre de clochers qui menace sérieusement la cohésion au sein des Forces Cauris pour un Bénin Emergent », estime Fraternité, qui précise que, malgré ces propos, Lionel Zinsou n'a pas caché ses intentions de briguer la magistrature suprême.
« C'est une évidence qu'il souhaite succéder à Boni Yayi. Ce dernier ayant réussi à le convaincre de quitter l'Hexagone où il passe le clair de son temps pour servir à ses côtés », analyse Fraternité.
En effet, souligne le même quotidien, jusqu'à un passé récent, les deux protagonistes les plus en vue pour représenter la mouvance présidentielle à la prochaine présidentielle de février 2016,étaient Komi Koutché, le ministre d'Etat, chargé de l'économie et des finances et son aîné François Abiola, vice-premier ministre en charge de l'enseignement supérieur.
« Si le premier, qui n'aura 40 ans révolus qu'en septembre 2016 alors que l'élection est prévue pour le premier trimestre de la même année, s'est mis en selle grâce à la décision controversée de la Cour constitutionnelle qui énonce qu'une année entamée est considérée comme une année consommée, le second convoitait par contre le fauteuil présidentiel depuis un bon moment. A ces deux se sont ajoutés tout dernièrement Nassirou Arifari Bako, l'ancien chef de la diplomatie béninoise qui sort ses muscles et naturellement Lionel Zinsou qui veut bien remporter la mise », analyse le même journal.
Pour le même journal, Lionel Zinsou, à travers ses déclarations sur les ondes de la télévision publique, Lionel Zinsou, a pris à contrepied ses concurrents en mettant sur la place publique ce qui n'était en réalité qu'un secret de polichinelle.
« Reste à savoir s'il parviendra à réaliser le consensus autour de sa personne », se demande le même journal.
MT/od/APA