Il a fallu sa première sortie médiatique sur la chaîne de télévision de service public, l’ORTB, pour que le premier ministre, Lionel Zinsou, devienne la tête de turc des politiques de son pays. Dans la presse comme sur les réseaux sociaux, son intervention essuie les critiques des plus malveillants parce qu’on le voit dans la peau d’un probable candidat.
Euloge ZOHOUNGBOGBO
La meute de critiques qu’essuie la sortie médiatique du Premier ministre Lionel Zinsou a-t-elle vraiment sa raison d’être ? Sûrement pas ! Et pourtant, Lionel Zinsou est devenu l’élément gênant des politiques. Présidentielle 2016 oblige. Il faut faire observer que ses détracteurs sont dans un rôle difficile à qualifier.
Au sujet de sa probable candidature à la succession de Boni Yayi, Lionel Zinsou assure qu’il ne sera que le candidat du consensus du peuple. « Je n’ignore pas le contexte, mais je rappelle le mot consensus. Moi, je ne veux pas être candidat dans la dissension. Je ne veux pas diviser les gens. S’il se formait un consensus pour dire : Après tout, peut-être que vous avez des outils de changement. Peut-être que vous avez des idées de changement. Peut-être que vous avez des méthodes. Peut-être que vous avez apporté quelques preuves en quelques mois et que vous êtes capables de travailler. Peut-être que vous êtes désintéressés et peut-être qu’on pourrait se rassembler dans l’unité nationale. Ce n’est pas un consensus de parti. C’est un consensus qui doit dépasser le parti. Moi je voterai le consensus. Mais pour l’instant, ce n’est pas encore exactement le moment », a-t-il dit. Il a suffi juste ces quelques propos pour qu’au lendemain de son intervention, une avalanche de diatribes s’abatte sur sa tête. Son péché aura été également de nourrir de grosses aspirations pour son pays en levant un coin de voile sur son programme « Lumière pour tous », et tutti quanti. Le comble, on met en exergue sa bi-nationalité comme facteur le disqualifiant dans la course à la présidentielle. Pendant qu’on appelle avec insistance la diaspora à venir investir et travailler pour faire décoller l’Afrique qui patine, il se trouve paradoxalement des gens qui, au gré des émotions et des humeurs, font des calculs politiciens à contre-sens.
L’acharnement…
Les conditions posées par le Premier ministre pour se lancer dans la course au fauteuil convoité de la Marina font dire à certains qu’il se comporte exactement comme l’ex-colon. A la vérité, le tort de Lionel Zinsou est de ne pas se laisser entraîner par le jeu de la politique « made in Benin ».
Pour mémoire, avant sa nomination le 18 juin dernier, que n’a-t-on pas dit sur ses ambitions ? Certains de ses détracteurs pour qui sa présence dans l’appareil étatique déjoue les pronostics ont tôt fait de l’appeler le « proconsul » de la France au Bénin. Pour d’autres, c’est sa fondation qui lui servira de marchepied pour sa carrière politique. Maintenant qu’il essaye de surfer sur les vagues de la paix et de l’unité en période électorale, on le taxe de tous les noms d’oiseaux. Franchement, pourquoi s’acharne-t-on contre Lionel Zinsou ?