Depuis la publication par votre journal du dernier Rapport des Nations Unies sur l’indice du bonheur dans 156 pays au monde, les réactions fusent de toutes parts. Des réactions de divers ordres, notées sur Internet et ailleurs, émanant de personnes de différentes catégories socioprofessionnelles ; partant du citoyen lambda jusqu’aux autorités au sommet de l’Etat. Seulement, il y a un fait certes déplorable mais qui ne devrait étonner guère, c’est qu’on y note des « attaques » à peine voilées contre « La Presse du jour ».
Dans notre parution du jeudi 12 septembre 2013, nous avions publié un Rapport des Nations Unies datant d’août 2013 sur l’indice du bonheur dans 156 pays au monde. Notre pays le Bénin, faut-il le rappeler, y occupe la 155è place, soit l’avant dernier pays au monde. Les Béninois ne sont donc pas aussi heureux, ne vivent pas aussi mieux que le clament tambour battant le régime en place et ses partisans ! Ce rang n’honore point les Béninois que nous sommes. Mieux, venant d’une Institution comme l’Organisation des Nations Unies (Onu), la marge de manœuvre pour la mise en doute de la crédibilité et de la pertinence de ce classement reste malheureusement faible. Et sa publication devrait interpeler tous les Béninois sur la manière dont il faut s’y prendre pour sortir notre pays de l’ornière. Mais malheureusement, peu de réactions jusque-là vont dans ce sens. Au sommet de l’Etat, l’on continue de tenir le même discours démagogique d’avant le Rapport de l’Onu ; un discours gouvernemental qui tend à faire croire qu’au Bénin, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ceci pendant que les réalités vécues quotidiennement par les Béninois prouvent tangiblement le contraire. Plus grave encore, des thuriféraires du pouvoir en place s’attaquent à « La Presse du jour » lui reprochant d’avoir publié ce Rapport, confondant visiblement votre journal à l’Organisation des Nations Unies qui est auteur dudit Rapport. Le ministre d’Etat s’est tristement illustré dans ce registre en déclarant à la télévision nationale que c’est ne pas faire preuve de patriotisme que de relayer une telle information. Pire encore, le ministre d’Etat estime que même si le contenu de ce Rapport était vrai, ce qui d’ailleurs est le cas, que ce n’était pas à un journal béninois de le publier. Une déclaration tout aussi grave que déplorable qui fait penser qu’au sommet de l’Etat, l’on a fait l’option du mensonge, sinon du camouflage de tout ce qui n’arrange pas les intérêts politiques du régime en place. Cela fait aussi remarquer malheureusement à quel point les intérêts politiques et personnels peuvent impacter peu positivement des intellectuels avérés de ce pays. Donc pour être patriote aujourd’hui au Bénin, il faut mentir aux Béninois ou ne leur dire que ce qu’ils voudraient entendre et surtout qui favorise et fait l’apologie des gouvernants ; et nos dirigeants semblent en avoir fait délibérément et piteusement l’option. Une situation qui laisse désormais planer un doute légitime sur les performances annoncées à grand renfort de publicité par le gouvernement dans divers domaines. Au lieu de s’en prendre à « La Presse du jour » qui n’a fait que jouer son rôle d’informateur du peuple, les autorités, militants et autres caciques du régime en place devraient s’appliquer à mieux faire leur travail, avec détermination, sincérité, vrai patriotisme et surtout en disant la vérité au peuple innocent qui leur a tout donné et dont ils doivent avoir au moins pitié. In fine, il serait mieux pour notre commune patrie que chacun fasse véritablement son travail. Les journalistes prioritairement pour relayer les informations ; les gouvernants pour travailler et faire travailler le peuple en vue du règlement des problèmes de la Nation, et donc le développement tant souhaité de notre unique, cher et beau pays le Bénin.