Boni Yayi ne finira pas de surprendre. Alors que l’opinion attend avec impatience l’identité du candidat qui représentera les verts à la présidentielle de 2016, Yayi décide de jouer la carte de l’appel à manifestations de candidatures. Une distraction légitime à la mesure de l’enjeu, mais qui cristallisera davantage les ambitions au sein des cauris. Car, la question du plus méritant risque d’éprouver davantage la cohésion au sein de cette alliance. Une chose est sûre, la famille cauris vient de s’engager pour le jeu démocratique dans le choix de leur cheval gagnant pour la présidentielle. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses ambitions ? Une grosse équation dont seul Boni Yayi détient les paramètres. Mais, il va falloir que le patron des cauris tienne compte de l’opinion des ‘’micro patrons’’ dans le verdict final pour éviter l’éclatement de sa famille politique. Chez les verts, tout le monde n’a pas le même prix. Yayi doit écouter les grosses cylindrées de l’alliance Fcbe. Et si le Chef de l’Etat parvenait véritablement à concilier les ambitions, les cauris auraient pris un bon envol pour la bataille de 2016. Sauf que dans cet exercice, les Fcbe partent avec un handicap. Les critères d’appréciation portent des germes d’exclusion. En tout cas, celui qui impose la justification : ‘’ d’un mandat électif ou tout au moins d’un électorat confirmé’’, est on ne peut plus clair sur le profil attendu. Pas d’outsider chez les cauris. Il faut être politique pour gérer les affaires de la cité. Yayi et les siens optent pour : ‘’la politique aux politiciens’’. Pourtant, le patron des cauris avait appelé à une ouverture de sa famille politique. Il est donc légitime de s’interroger sur les réelles intentions du Chef de l’Etat. Il y a encore quelques jours, la probable candidature de Lionel Zinsou comme porte-étendard des verts a été fortement distillée dans l’opinion. A la lecture des critères qui régissent l’appel à candidatures, il y a de quoi douter que le profil du premier ministre soit admis.
Les critères de candidature
Les critères seront de deux sortes : ceux prévus par le code électoral et qui concernent tous les citoyens (jouissance des droits civiques, l’âge, la santé, la résidence et la moralité) et ceux qui se rapportent à l’adoption de la ligne de notre Alliance (adopter le bilan du Président Boni YAYI ; s’engager à pérenniser et protéger les acquis des dix ans de pouvoir du Chef de l’Etat actuel ; améliorer et approfondir ce bilan ; être un militant fidèle de notre alliance). Les critères réglés par le code sont éliminatoires. Les autres permettent d’apprécier nos militants candidats.
I- Les critères éliminatoires
Il faut considérer les articles 43, 336, 337, et 340 de la loi N°2013-06 du 25 novembre 2013 portant code électoral en république du Bénin. Ces dispositions traitent des conditions pour être éligible comme président de la République du Bénin. On peut déduire de tout ceci, les critères éliminatoires ci-après :
1- Avoir une carte d’électeur
2- Etre de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins dix (10) ans ;
3- Etre de bonne moralité et d’une grande probité
4- Jouir d’un état complet de bien-être physique et mental
5- Jouir de tous ses droits civils et politiques
6- Etre âgé de quarante (40) ans au moins et de soixante (60) ans au plus à la date du dépôt de la candidature ;
7- Résider sur le territoire national au moment des élections ;
8- Avoir payé régulièrement l’impôt sur ses revenus et l’impôt foncier des trois dernières années précédant l’année de l’élection ;
9- Démissionner au préalable des forces armées ou des forces de sécurité publique, si on est membre de ces forces.
Si l’une quelconque de ces conditions n’est pas remplie, alors le dossier du postulant doit être rejeté.
II- Les critères d’appréciation
Le candidat à l’élection présidentielle au titre l’Alliance FCBE doit remplir les conditions ci-après :
1- Etre militant actif de l’Alliance FCBE ;
2- Etre reconnu pour ses capacités de mobilisation et de rassembleur tant au niveau de sa base qu’au niveau national
3- Epouser et accepter de défendre les idéaux de la Conférence des Forces Vives de la Nation de Février 1990 et s’engager à construire la démocratie et l’Etat de droit au Bénin ;
4- S’approprier et être comptable du bilan du Président Boni YAYI ;
5- S’engager à pérenniser et protéger les acquis démocratiques et poursuivre les réformes engagées depuis une décennie par le pouvoir du Docteur Boni YAYI ;
6- Avoir un mandat électif (conseiller local, communal, municipal, député, etc…) ou justifier au moins d’un électorat confirmé ;
7- Avoir la maîtrise de l’administration et des rouages de l’Etat ;
8- Avoir des idées claires sur la poursuite et la mise en œuvre du projet de société 2011 du Président Boni YAYI et avoir des objectifs et des ambitions précis pour le développement du Bénin ;
9- S’engager à ne pas remettre en cause les acquis de notre peuple depuis 1990 et poursuivre la politique sociale du régime du Docteur Boni YAYI conformément à sa vision de prospérité partagée et de solidarité nationale
Fait à Cotonou, le 03 novembre 2015