Tribune Libre : Yayi pense à la presse

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Publié le mardi 10 novembre 2015 | Matin libre

© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni

Enfin, est-on tenté de dire. En effet, le dernier conseil des ministres en date (voir pages 8 et 9) ouvre une fenêtre sur la presse béninoise. Longtemps attendu sur les problèmes du « 4ème pouvoir », le gouvernement notamment le chef de l’Etat n’a visiblement pas posé un acte majeur dans ce sens. En dehors des deuxièmes états généraux de la presse, tenus du 19 au 21 février 2014, qu’on peut mettre à son actif, Yayi Boni ne s’est pas réellement penché sur les maux qui minent cette corporation, en dépit des appels à lui lancés par les associations professionnelles. Celles-ci ont d’ailleurs la dent dure contre lui. Dans quelques semaines, tout calcul fait, cela fera deux ans que les rideaux sont tombés sur les travaux des seconds états généraux de la presse béninoise. Mais depuis lors, l’actuel locataire de la Marina, qui s’avance vers la fin de son deuxième et dernier mandat, n’a pu recevoir les actes de ces assises dont lui-même a souhaité son organisation. Environ 80 millions de FCfa du contribuable béninois ont été débloqués pour cette messe réflesive. Beaucoup ont entre temps perdu espoir… D’autres professionnels des media n’en parlent même plus. Mais avec le conseil des ministres du 5 novembre 2015, le dossier est ressuscité. Morceau choisi : « dans le domaine de la communication et des technologies de l’information et de la communication, le Conseil des Ministres a autorisé l’organisation de la cérémonie de remise officielle des conclusions des deuxièmes états généraux de la presse béninoise (Egbp au Chef de l’Etat ». Voilà qui est clair. Les professionnels des medias devront donc se tenir prêts pour être reçus bientôt par le chef du « premier pouvoir ». Cela n’a fait que trop durer.

Yayi Boni doit oeuvrer pour que cette volonté affichée se concrétise dans les meilleurs délais. La presse béninoise au-delà des ratés, mérite mieux, les professionnels des medias, au regard de l’importance de ce qu’ils accomplissent au quotidien comme tâches, méritent plus d’attention. Si l’on est d’accord que ce sont les médias qui « fabriquent » par exemple les artistes, alors que ces derniers ont été déjà reçus au Palais plus d’une fois, il y a lieu de réajuster les choses. L’aide de l’Etat à la presse est encore à 350 millions FCfa pendant que récemment les artistes ont vu leur aide grimper à 5 milliards, assortie d’un projet de construction d’un Théâtre lancé à grande pompe. Certainement que c’est le moment pour « la Haute autorité » de prouver aux hommes et aux femmes des médias qu’effectivement sous son « règne », « personne ne sera laissé sur le quai » comme il aime à le dire.

Adékin Jacques BOCO