L’ancienne ministre Rafiatou Karim citée dans l’un de nos articles a réagità travers ce droit de réponse. Lire ses observations
Réplique de Madame Karim Rafiaou au journaliste Mike Mahouna
Dans la parution n°0311 du quotidien "Matin Libre" du jeudi 29 Octobre 2015, le journaliste Mike Mahouna, agissant je ne sais sur quelle impulsion, pour quelle raison, aux ordres et à la solde de qui, s’est autorisé de porter atteinte à mon honorabilité, en écrivant et en faisant diffuser à mes dépens, un article calomniateur et injurieux sous le titre : « Brouille au sein des femmes "Amazones " du Bénin. La gestion de la présidente Karim Rafiatou critiquée ». Tout d’abord je voudrais vous dire que:
a- Notre association est dénommée: Réseau des Femmes Baromètres de la Démocratie.
b- Personne ne répond au nom de Virginie OMICHESSAN dans le Réseau
Notre journaliste commence par admettre que l’Association des femmes ’ , Amazones’ , du Bénin est reconnue «pour son activisme politique et son implication dans la défense des libertés publiques». Ce constat est juste et ce n’est pas ce que je lui reproche. Il n’y a eu en effet, au cours des dernières années, dans notre pays, aucun débat d’intérêt national dans lequel notre association n’ait tenu à exprimer son point de vue, aucun combat exigé par la sauvegarde de l’unité nationale, la défense de la paix sociale et de la démocratie béninoise, auquel notre association n’ait pas pris part, dans les pelotons de tête. Mais notre journaliste s’offusque: « Les femmes" Amazones" sont désormais invisibles sur le terrain». Leur groupe écrit-il « s’est en effet fait rare ces dernières semaines. On n’entend plus les braves dames sur les grands sujets d’actualité. » Quelle serait la cause d’un tel état de chose? Monsieur Mahouna trouve cette cause dans une supposée crise qui secouerait le groupe et qui aurait elle-même sa source dans une prétendue « gestion opaque et solitaire» reprochée à la présidente Karim Rafiatou, des engagements qu’elle «aurait pris auprès de l’homme d’affaires Patrice Talon au nom de ses collaboratrices» et dont «elle ne leuraurait jamais rendu compte», une affaire «d’une forte somme d’argent»! L’intention de nuire est manifeste. Mais qu’elle se soit exprimée de manière aussi grossière tient à deux causes : la méconnaissance par le journaliste de la nature de notre Association, de ses sources de financement, et de son mode de fonctionnement; la méconnaissance par Mike Mahouna de la déontologie de son métier, ou sa volonté délibérée de fouler aux pieds les dispositions de cette déontologie.
1- La nature de notre Association, son mode de fonctionnement et ses sources de financement. Notre Réseau est une association volontaire et souveraine de femmes béninoises riches de longues expériences acquises dans le domaine politique, au cours de leurs carrières professionnelles et administratives et qu’aucune personne, fût-elle Karim Rafiatou ne peut avoir l’intèntion de «flouer» .Ces femmes viennent d’horizons politiques, philosophiques et confessionnels divers. Leur association n’est inféodée à aucun parti politique ni à aucune personnalité politique donnée. Ce qui les réunit en association féminine combattante, c’est leur volonté commune et leur engagement partagé de lutter pour la sauvegarde et l’enracinement de la démocratie béninoise, pour la justice sociale, pour la sauvegarde et le renforcement de l’unité nationale, pour la promotion des femmes, pour la bonne gouvernance politique, économique et sociale à tous les échelons et dans toutes les sphères de la vie de notre pays. En prenant position sur tel ou tel sujet de la Vie nationale, en s’engageant dans la lutte pour telle ou telle cause, elles n’obéissent à aucune force extérieure, elles partent toujours des valeurs qui leur sont communes et ne se mettent en action, qu’après un processus approprié de concertation et de mures réflexions. Ainsi, si le journaliste Mahouna est impatient de les entendre s’exprimer sur ce qu’il appelle «les grands sujets d’actualité», il est obligé d’attendre encore le temps que nous jugerons opportun de le faire. L’enjeu c’est le Bénin et il n’est d’aucunenécessité de se précipiter dans une agitation fébrile sur des questions et des décisions qui détermineront la vie de notre patrie commune pour les dix prochaines années, de 2016 à 2026. Les activités du réseau sont financées par la cotisation de ses membres. La modicité des ressources provenant des cotisations explique que les luttes et les prises de position de cette association ne puissent pas, en tous temps être largement relayées par la presse écrite, radiophonique et télévisuelle. L’Association bénéficie aussi du soutien de sponsors, hommes et femmes de bonne volonté de notre pays qui partagent les valeurs qu’elle défend et ne lui font obligation aucune de se transformer en un instrument de lutte politique à leur service. Notre association est reconnaissante envers ces béninois et béninoises. Les ressources de natures et d’origines diverses octroyées à notre association sont gérées par un membre autre que la Présidente, au vu et au su de tous les autres membres et parler d’une» gestion opaque et solitaire» de la présidente ne relève que d’une grotesque affabulation.
2- De la méconnaissance par Mike Mahouna de la déontologie de son métier, ou sa volonté délibérée de fouler aux pieds les dispositions de cette déontologie
Le code de déontologie de la presse béninoise, code auquel toutes les associations nationales des professionnels de l’information et de la communication sont supposées avoir souscrit et que tous les journalistes et techniciens de la communication sont sensés engagés à observer rigoureusement, dans leur pratique quotidienne dispose entre autres exigences que le journaliste doit faire preuve d’honnêteté ce qui implique qu’il est tenu de respecter les faits et de ne publier que les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies. Si Monsieur le journaliste Mahouna s’était approprié les principes énoncés par ce code, il aurait pris la précaution de contrôler avant diffusion les informations parvenues à son niveau, ne serait-ce que par une enquête auprès de moi-même ou d’une ou deux autres membres de la direction de notre association. Cela lui aurait permis d’éviter les dérives que je lui reproche dans ce droit de réponse. Il aurait ainsi évité de paraître à mes yeux comme un vil calomniateur à gage.
Monsieur le Directeur, vous voudriez bien inviter votre collaborateur Mike Mahouna à tirer de ce droit de réponse les leçons qui s’imposent et à pratiquer désormais son journalisme, avec plus d’esprit de responsabilité et de professionnalisme.
Cotonou, le 06 Novembre 2015
Karim Rafiatou