L’affaire de disparition mystérieuse du cadre du ministère de l’économie et des finances en 2009 a connu dans la journée de ce mardi 10 novembre 2015 un nouveau rebondissement. Le procès du présumé assassin dans ce nébuleux dossier s’ouvre enfin et l’homme, appelé à la barre, loin de continuer “à jouer le jeu théâtral”, a fait des déballages. Cossi Codjo ALOFA, très décontracté, a révélé les dessous du dossier qui l’ont privé de liberté pendant des années maintenant. Selon ses déclarations, il n’est que l’acteur principal de la série jouée par les hauts gradés de l’armée béninoise.
L’affaire de la mystérieuse disparition de Pierre Urbain DANGNIVO refait surface avec de nouveaux éléments pour permettre à la justice du Bénin d’aller encore loin afin que les responsabilités soient situées et que les complices punis conformément aux lois et textes en vigueur en République du Bénin. Déjà renvoyé par deux fois de suite, le procès de cette affaire s’ouvre enfin ce mardi 10 novembre 2015 avec la comparution du présumé accusé Alofa Cossi Codjo. Avec une sérénité exemplaire et un visage très rassurant, « le chef d’orchestre » de Womey de ce scenario n’a eu aucune frayeur aux yeux une fois présenté à la barre. L’air serein et rassurant, Alofa a démonté les différentes pièces du puzzle qui faisait de ce dossier son mystère. Dans ses déclarations, plusieurs hauts gradés de l’armée béninoise ont été cités avec chacun, la séquence de la série soigneusement jouée.
Selon Alofa, le réalisateur de ce scénario reste et demeure le commissaire Prince Aledji qui, suivant sa déclaration, l’a menacé s’il n’endosse pas la responsabilité de la mort de Pierre Urbain DANGNIVO. “Je mettrai de briques à tes cous et te jetterai dans l’océan. Ce que je n’ai pas pu faire à Amani Tidjani et dont j’ai été tout le temps accusé, je te le ferai sans vergogne”, a révélé Cossi Alofa Codjo en citant bien sûr les propos du commissaire Prince Aledji. Plus loin, le présumé coupable de la mort de Dangnivo accuse le régime Yayi de lui avoir proposé une somme de deux cent millions (200 000 000) francs CFA pour qu’il accepte “la théâtralisation”. Au sujet de sa supposée évasion de la prison civile de Missérété, la prison la plus moderne en Afrique de l’ouest, l’homme dit avoir quitte cette prison de haute surveillance à bord d’un véhicule d’État jusqu’à la frontière Bénin-Togo où ses accompagnateurs lui ont remis cinquante mille (50 000) francs pour frais de poche avec “l’interdiction formelle de revenir au Bénin”. Fatigué aujourd'hui de porter le meurtre qu’il n’aurait jamais commis, Alofa Cossi Codjo se dit enfin soulagé puisque selon lui, “l’heure de la vérité a enfin sonné.
Le présumé complice d’Alofa enfonce le clou
Des noms de personnalités sortent dans l’affaire Dangnivo au Tribunal. Bernard Lani Davo, ancien ministre de Boni YAYI a également joué l’entremetteur dans ce que Donatien Amoussou dit Dona, le présumé complice de l’assassinat qualifié de « scénario de Yayi » le président de la République du Bénin.
Dona affirme avoir reçu Bernard Lani Davo qui est venu lui dire de collaborer. « Bernard Davo est venu me voir. Il m’a donné 20.000 F Cfa, puis 80.000 F Cfa le lendemain et 200.000 F Cfa plus tard afin que je collabore » a laissé entendre Dona. Il n’y a pas que Bernard Lani Davo, selon l’accusé, Théophile N’Da, un ancien ministre de Kérékou, l’aurait aussi contacté pour la même cause. « Théophile N’Da, un ancien ministre de Kérékou m’a donné 250.000 F Cfa pour que je collabore ». Le procès qui s’est ouvert ce mardi se poursuit ce jour avec certainement d’autres déballages.
Josaphat FINOGBE