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Jugement de l’affaire pression sur juge à Parakou: Le maire Guéné Orou Sé recouvre sa liberté
Publié le mercredi 11 novembre 2015  |  La Nation
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© Autre presse par DR
le député Orou Sé Guéné






Jugement de l’affaire pression sur juge à Parakou: Le maire Guéné Orou Sé recouvre sa liberté

Le maire de Kalalé, Guéné Orou Sé, est libre de ses mouvements depuis la soirée d’hier mardi 10 novembre, après plus de trois mois en tôle. C’est la conséquence de la décision de la Cour d’appel de Parakou qui confirme partiellement le jugement en première instance pour le chef de poursuite de pression sur juge à Parakou, à lui imputé.

Six mois de prison dont trois mois d’emprisonnement ferme et trois mois de sursis et une amende de cinq cent mille francs CFA, c’est la sentence retenue hier par les juges de la Cour d’appel de Parakou contre Guéné Orou Sé dans l’affaire pression sur juge qui lui est reprochée. Ainsi, le maire élu de Kalalé est libre de ses mouvements désormais, même s’il reste un prisonnier en sursis, après avoir passé trois mois et douze jours derrière les barreaux.

L’accusé affiche un large sourire, acquiesce de la tête et se confond en remerciements, lorsque le président de céans annonce qu’il pouvait rentrer chez lui dès hier soir. Le jugement avait été mis en délibéré à deux reprises, respectivement pour le 15 septembre dernier puis d'hier 10 novembre, suite au procès qui s’est déroulé le 4 août dernier.
«L’affaire a été enfin vidée. Les grèves des magistrats sont passées par là. Les vacances judiciaires, aussi. C’est finalement le bon jour et nous en sommes heureux...Je suis content que le calvaire ait pris fin de ce côté-là», grince Me Raymond Dossa, un des avocats de Guéné Orou Sé. «Je puis dire que ce n’est pas un triomphe d’un camp sur un autre mais plutôt celui du droit et de la démocratie en général. Ces magistrats ont montré que la justice est indépendante de tous les autres pouvoirs et nous leur en savons gré», salue-t-il.
L’audience a été présidée hier par Edouard Ignace Gangny assisté de Malick Nourou Dine Bakary et Lucien Djimènou. Le fauteuil du ministère public est occupé par Delphin Chibozo. Me Ambroise Alassane a assuré le secrétariat du greffe. Maîtres Raymond Dossa, Arthur Balley et Moustapha Waïdi constituent le conseil de l’accusé.

La défense veut pourvoir
en cassation

Insatisfaits de la décision quoique leur client soit libéré, les avocats de Guéné Orou Sé n’entendent pas s’en tenir au verdict de la Cour d’appel. «Notre client vient de passer plus de trois mois en détention et il est condamné pour une infraction qui, à nos yeux, n’est véritablement pas constituée», estime Raymond Dossa. «Nous comptons faire un pourvoi en cassation parce que le Code de procédure pénale nous en donne le droit. Nous allons condamner fermement cette décision devant la Cour de cassation de la Cour suprême», annonce-t-il.
Pour rappel, Guéné Orou Sé, 54 ans, professeur certifié de mathématiques, ancien député et récemment élu maire de la commune de Kalalé, est écroué depuis le mercredi 29 juillet à la prison civile de Parakou. Il est condamné par le Tribunal de première instance de Parakou à six mois d’emprisonnement ferme assorti de mandat d’arrêt et à une amende de cinq cent mille francs CFA pour pression sur juge, en application de l’article 3 de la loi n° 2001-37 du 27 août 2001 portant Organisation judiciaire en République du Bénin.
Le 6 novembre 2014 à Parakou, l’accusé était mis sous convocation parce qu’il aurait fait irruption dans le bureau du juge des libertés et de la détention au tribunal de Parakou, Aleyya Gouda Baco, et insisté pour demander « d’éviter le placement en détention» à des personnes proches à lui et qui sont inculpées dans une affaire d’assassinat. Son immunité parlementaire d’antan, en tant que député, ne le couvrait pas puisqu’il s’agit d’un flagrant délit d’interférence dans une affaire pendante devant la justice.

«Ouf ! Kalalé pourra revivre», pousse la 1ere adjointe au maire

Lors du procès, le 4 août dernier, le ministère public a demandé une confirmation partielle des peines de la décision rendue par le Tribunal de première instance de Parakou, suggérant que les six mois d’emprisonnement ferme soient maintenus mais que l’amende soit revue à trois cent mille francs CFA.
C’est avec une joie à peine contenue que les parents, amis et autres partisans de l’homme politique ont accueilli la nouvelle de sa libération. Ayant fait nombreux le déplacement, ils ont même voulu manifester leur satisfaction dans l’enceinte de la Cour d’appel quand ils ont été rappelés à l’ordre par les avocats.
«Je suis très émue. Je suis contente d’entendre qu’il va sortir parce que ça a été notre prière tout le temps. Nous l’avons souhaité ; nous avons négocié et prié pour ça et Dieu nous a exaucé aujourd’hui», confie Kadidjatou Démon Djéga, première adjointe au maire assurant l’intérim du maire Guéné Orou Sé dans la commune de Kalalé. Elle a remercié tous ceux qui ont œuvré pour que « la situation soit décantée». «La commune va commencer à fonctionner normalement pour revivre et reprendre son élan», espère-t-elle. A l’en croire, «Tout était pratiquement paralysé; les activités étaient bloquées au niveau des marchés publics; le personnel a un problème de trois mois d’arriérés de salaire», du fait de l’absence du maire. Une grande manifestation sera programmée pour accueillir le retour de l’ancien député et actuel maire parmi les siens, annonce Kadidjatou Démon Djéga?

Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
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