Cotonou - La Cour d’Assises de Cotonou, a ouvert mardi dans la grande salle A de la Cour d’appel de Cotonou, au cours d’une session spéciale, le procès de Cossi Codjo Alofa et de Donatien Amoussou, tous deux accusés respectivement d’assassinat et de complicité d’assassinat de Pierre-Urbain Dangnivo, cadre du ministère des finances et de l’économie disparu dans la nuit du 17 Août 2010.
Quatre (04) personnes, les deux accusés, Cossi Codjo Alofa et de Donatien Amoussou et le médecin légiste Clément Padonou et le Professeur Anatole Lalèyè sont passés à la barre après lecture par la Cour.
Il résulte des faits que dans la nuit du 17 aout 210, Monsieur Urbain Pierre Dangnivo, cadre du Ministère des finances et de l’économie est porté disparu à bord du véhicule AUDI 80, immatriculé 2223 RB de couleur blanche, après son passage aux environs de 21 heures chez sa deuxième épouse, Anne Cakpo, résidant à la cité Houéyiho.
L’analyse des relevés des appels téléphoniques du disparu a permis d’orienter les investigations vers certaines personnes dont Cossi Codjo Alofa.
Interpellé, celui-ci reconnaît avoir été souvent en liaisons téléphoniques et physiques avec Urbain Pierre Dangnivo qui l’a sollicité pour des fins occultes en sa qualité de charlatan.
Il a fini par reconnaître avoir tué Urbain Pierre Dangnivo chez lui à Womey en lui faisant ingurgiter en lieu et place d’une potion censée le protéger, un somnifère fourni par le nommé Donatien Amoussou dit « Dona », de concert avec un repris de justice du nom de Akon Isidore, actuellement en fuite.
Ils ont prélevé sur le corps certains organes. D’autres personnes impliquées dans la procédure ont bénéficié d’un non-lieu. Seuls Cossi Codjo Alofa et de Donatien Amoussou ont été renvoyés devant la Cour d’assises. Il ressort de l’examen médico-psychiatrique et psychologique des accusés qu’ils ne présentent pas au moment des faits un état de démence ni des anomalies mentales, psychologiques et psychiatriques.
Les enquêtes de moralités effectuées sur les accusés ne leur sont pas favorables. Le bulletin n° 1 du casier judiciaire des accusés ne portent trace d’aucune condamnation.
A la barre, Cossi Codjo Alofa, accusé d’assassinat n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés et les a fait savoir qu’il s’agit d’un montage.
Selon lui, ses déclarations mentionnées dans les procès-verbaux sont faites pour sauver sa tête dans cette affaire de disparition de Pierre Urbain Dangnivo dont on lui a proposé d’accepter d’être le meurtre et cela contre une forte somme d’argent et avec la promesse de le sortir de la prison.
Dans sa volonté de démontrer son innocence, le sieur Alofa déclare qu’il a été plutôt été appréhendé suite au vol d’une moto le 16 août 2010 en compagnie de ses associés Ibo Polo et un certain Isidore.
« Cette affaire m’a fait passer dans plusieurs commissariats en passant par celui de Godomey, celui d’Akpakpa avant d’atterrir à la prison civile d’Akpro-Missérété », a déploré l’accusé.
A propos de son évasion de cette prison, l’accusé dit qu’il ne s’était pas évadé mais qu’il a été conduit jusqu’à la frontière et que un montant de 25 millions lui a été proposé, puis 500 mille et même qu’il a perçu 50.000 fcfa comme argent de poche pour s’installer à Lomé.
« Donatien Amoussou n’en est pour rien dans cette affaire de Dangnivo. On m’a recommandé de l’impliquer parce qu’il parle trop », a déclaré à la barre le sieur Alofa.
De même, Donatien Amoussou, le second accusé, n’a également pas reconnu les faits mis à sa charge. Il a déclaré que le colonel Sévérin Koumassègbo lui a demandé un certain nombre de services y compris le dépôt d’un portable à la radio Océan FM. Ce qu’il a fait mais peu de temps après, des rumeurs ont couru comme quoi ledit portable serait celui du disparu Urbain Pierre Dangnivo.
Sur ce, il dit avoir pris peur et a pris ces distances. Mais finalement il a été impliqué et incarcéré.
Cossi Codjo Allofa est né en 1985 et de Donatien Amoussou en 1982. Tous deux béninois. La date de mise en détention préventive de Cossi Codjo Alofa est le 05 octobre 2010 et celle de Donatien Amoussou est le 11 octobre 2010.
Tour à tour, les médecins légistes, Clément Padonou et Anatole Lalèyè ont montré à la cour que leurs expertises étaient bien limitée et n’est pas allée à terme parce que les parents du disparu n’ont pas accepté que le médecin Anatole Lalèyè prélève l’élément de leur corps pour faire le test d’ADN pour pouvoir conclure.
La Cour est présidée par Mr Félix Dossa. Les assesseurs sont Mrs Saturnin Avognon et Jacques Hounsou. Le Ministère public est représenté par Gilles Modeste Sodonon. La plume es tenu par Me prosper Bienvenu Djossou.
Au nombre des avocats, il y a entre autres, Mes Joseph Djogbénou, Magloire Yansunnu, Brice Hounsou, Zinflou.
L’audience est suspendue pour être reprise mercredi.
ABP/JMN/DKJ