Actuellement où les Béninois sont tous préoccupés par les mesures diligentes à prendre pour garantir une présidentielle transparente et apaisée en 2016, une situation grave persiste au niveau de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Il s’agit du non-paiement par le gouvernement, et notamment le ministère de l’économie et des Finances, des prestations fournies par les imprimeurs à la Cena. Puisque le travail des imprimeurs à la Cena est très sensible, il urge de régler ces fonds pour éviter toutes perturbations et pour sécuriser l’élection présidentielle prochaine.
Les imprimeurs ont accompli avec dévouement et efficacité, leur travail qui a permis le bon déroulement et l’aboutissement des dernières législatives et communales. Mais ils sont aujourd’hui remerciés en monnaie de singe compte tenu de certains blocages au ministère de l’économie et des finances qui empêchent ces prestataires de recouvrer leurs fonds. Des investigations ont permis de savoir qu’il y a des remous dans leurs rangs et ces imprimeurs lancent un appel au Président de la République pour mettre fin à leur souffrance qui a trop duré. Mais face au silence surprenant du ministre Komi Koutché, cette situation risque d’avoir de graves répercussions sur la suite du processus. C’est comme s’il y a un refus ou une volonté délibérée de retarder ou de ne pas payer leurs droits alors qu’on devait éviter que des remous ou des situations conflictuelles en viennent à compromettre la prochaine présidentielle.
Ces imprimeurs n’ont-ils pas raison lorsqu’on sait qu’il n’y a pas d’arguments qui justifient le refus du paiement de leurs droits par le ministère des Finances surtout que ces prestataires ont emprunté de l’argent auprès des institutions bancaires pour satisfaire les services de la Céna. Ils ne méritent pas ce sort. Et si le ministère des Finances s’obstinait à ne pas régler leur problème, ce serait une manière de les démotiver, de les soulever ou de vouloir envenimer la situation à la Cena. Mais dans quel dessein, l’argentier national retarde-t-il ce paiement ? C’est l’amertume et la désolation dans le rang des imprimeurs, ont confié plusieurs sources qui ont précisé que leur seul espoir, c’est qu’ils comptent sur le sens humain du Président Boni Yayi qui par ses instructions peut vite trouver une solution à cette injustice. Ces imprimeurs qui ont bien accompli leur devoir à la Céna, n’étant pas payé, subissent chaque jour, les pressions ou harcèlements des banques et différents fournisseurs. Il est donc du devoir de l’argentier national d’intervenir pour que les fonds soient réglés au niveau de la Céna. Dans tous les cas, Boni Yayi doit prendre ses responsabilités face aux cris de détresse de ces braves imprimeurs qui ne réclament que justice. Il est impérieux que ces fonds dus soient payés pour éviter toute situation fâcheuse pour le prochain scrutin dont l’enjeu est de taille.
Daniel HOUEGAN/Le Grand Matin