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Grève dans les établissements d’enseignement publics : L’école béninoise se meurt dans l’indifférence totale
Publié le vendredi 13 novembre 2015  |  Matin libre
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© aCotonou.com par TOP
Festival du Nouvel An Chinois
27 Janvier 2014, CEG Sainte Rita, Cotonou : la troupe artistique Jianjin offre un spectacle aux élèves du CEG Sainte Rita dans le cadre du Festival du Nouvel An Chinois




De 72h de grève par semaine, le débrayage dans les écoles publiques est maintenant de 96h, soit un seul jour de cours sur cinq. Pour le reste du temps, les enfants sont livrés à eux-mêmes quelques jours seulement après la rentrée des classes, victimes innocentes d’un système dont plus personne ne se préoccupe.

Le bras de fer entre le Front des trois ordres de l’enseignement et le gouvernement au sujet du statut particulier des enseignants est à son paroxysme. Pour le Front, sans statut particulier, point de reprise des cours. Le gouvernement fait la sourde oreille prétextant de l’incidence financière qu’engendre la signature du document portant statut particulier des enseignants, plus de 152 milliards de francs CFA. C’est dans cette atmosphère que le Chef de l’Etat s’est envolé pour Paris accompagné du 1er ministre et du ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances. Entre temps au pays, le débat est dominé par le procès en cours sur l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, du nom de ce cadre du ministère de l’Economie et des finances disparu en 2010. Et voilà l’école béninoise, déjà mal en point, s’enfoncer de plus en plus dans l’abîme sans que cela n’émeuve personne.

Les résultats catastrophiques des derniers examens ont fini par convaincre le citoyen jusque-là crédule que l’école béninoise a vraiment perdu ses lettres de noblesse. Mais ces résultats ne reflètent en réalité que le niveau des apprenants des nouveaux programmes d’étude. Un niveau bien bas qui n’a rien à voir avec celui de ceux de « l’école nouvelle » pourtant décriée dans le temps. Comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que les syndicalistes demandent à un président en fin de mandat de signer un statut particulier qui engage l’Etat à hauteur de 152 milliards.

Sauver l’école béninoise

A moins que les syndicalistes ne se ravisent, tout concourt à l’enlisement de la crise actuelle. Dans tous les pays corrects, un gouvernement qui est en fin de mandat gère les affaires courantes. Il ne pose pas d’acte qui engage le gouvernement à venir à hauteur de la bagatelle de 152 milliards. Vu sous cet angle, ce n’est pas évident que Boni Yayi se plie aux exigences du Front. Quant aux syndicalistes, ils doivent se dire certainement que c’est le moment où jamais vu les avantages à eux accordés par ce régime depuis 2006. Les jours à venir vont voir cette crise se radicaliser à moins que des voix se lèvent pour appeler les deux parties à trouver un terrain d’entente. Le médiateur de la République a ici un rôle majeur à jouer de même que toutes les forces vives de la République car c’est de l’école qu’il s’agit et l’éducation est à la base de tout. Il en est de même des présidentiables qui jusque-là ont gardé un silence de cimetière dans une crise touchant un secteur aussi sensible. L’école béninoise ne saurait être la seule affaire du gouvernement et du monde enseignant. Il faut ensemble trouver le modus vivendi qui permettra de sortir de cette crise aux conséquences incommensurables sur les jeunes écoliers.

Bertrand HOUANHO


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