Le mouvement de grève lancé par le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement, paraît coriace. Plus de trois semaines que dure cet épisode et le bout du tunnel semble encore long. Et la question qui hante l’esprit des uns et des autres est l’impact de ce mouvement de revendication sur les résultats de l’année académique 2015-2016.
Un tour, mercredi 11 novembre 2015, dans les Collèges d’enseignement général (Ceg) Hèvié, le Méridien, Godomey. Le constat est désespérant : les élèves désœuvrés, déambulent dans la cour des établissements en poussant des cris hostiles; les salles de classes sont transformées en aires de jeux ; les cahiers, les tableaux sont anormalement au repos. Pendant ce temps, les candidats aux divers examens, n’ayant d’autre alternative, remettent leur sort à Dieu. Dans ce fou tout, les enseignants vacataires qui viennent dispenser les cours, sont renvoyés par les Agents contractuels de l’Etat. Bref, tout est mis en œuvre par les syndicalistes de l’enseignement pour faire respecter à 100% la motion de grève lancée, par le Front, sur toute l’étendue du territoire national. Pour certains enseignants rencontrés, ces 96heures de mouvement de débrayage viennent à point nommé. A les en croire, les enseignants béninois sont relégués au second rang de par leurs conditions de vie et de travail. « Le mouvement de revendication des enseignants ne date pas d’aujourd’hui. Dans un pays, où le gouvernement trouve satisfaction aux autres corps qui revendiquent les mêmes conditions de vie que les enseignants, il doit pouvoir donner gain de cause à notre doléance. Sans ça, la grève ne connaîtra pas de sitôt un dénouement » dixit Victorien Jonas Kpatènon, censeur du Ceg Hèvié.
Dans ce duel entre enseignants et gouvernement, ce sont les apprenants qui souffrent le martyr. Notamment, ceux qui doivent plancher pour les différents examens. Patience Sossoukpè, élève en classe de Terminale, va dans ses propos affirmer que les mouvements de revendication crucifient davantage l’éducation au Bénin. Ce qui inquiète d’autres, c’est la période électorale que le Bénin traverse actuellement ; avec la présidentielle qui est imminente et un gouvernement en fin de mandat. A l’unanimité, les élèves ont invité le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement à mettre de l’eau dans son vin. Aussi, exhortent – ls, le gouvernement à jouer sa partition pour que cette grève qui n’a que trop durer prennent fin.
R.N