En dévoilant son intention de briguer le fauteuil présidentiel en 2016 puis en confirmant sa candidature dès son retour au bercail, Patrice Talon a sorti la classe politique de la léthargie qui régnait à quelques mois de la date du scrutin du 28 février 2016. Depuis l’homme garde la main et imprime son rythme aux débats autour de la bataille qui s’annonce âpre.
Autant le dire ! Patrice Talon imprime sa marque au débat sur les présidentielles de février 2016. Il a sorti la classe politique de la dangereuse léthargie dans laquelle elle était plongée à quelques mois des élections, juste en accordant depuis sa résidence à Paris, une interview télévisée à deux chaînes privées béninoises ; entretien au cours duquel il n’a fait qu’exprimer son intention d’être candidat à l’élection présidentielle. Cette sortie a fait mouche tant l’homme a convaincu par son entregent, son sens de la répartie et l’aisance avec lesquels il a décliné les grands axes de sa vision pour le Bénin du futur, prouvant ainsi que sa décision ne relèvera pas du hasard, mais sera le fruit de réflexions longuement menées. Cependant, d’aucuns sont restés un peu dubitatifs. Puis, celui que le pouvoir pensait avoir banni, définitivement enterré vivant, resurgit, porté par un engouement et une sympathie populaires inespérés. Comme pour inviter ceux qui dormaient encore à le suivre, il fait une deuxième sortie sur RFI pour se faire précis sur sa candidature avant de la confirmer dès son retour au pays. Depuis, il est devenu le métronome des débats relatifs à 2016. Son silence, chaque mot qu’il prononce, chaque acte qu’il pose, chaque soutien déclaré en sa faveur font un buzz et font l’objet de débats que, heureusement, le public suit avec une lucidité qui fait échouer tous les coups bas.
Pour faire la différence par rapport au grand spectacle qui sert, d’habitude, de cérémonie de déclaration de candidature, il a initié des rencontres d’échanges avec diverses couches sociales pour confirmer sa candidature et expliquer sa vision pour le pays. Cela a réveillé la trouille du pouvoir finissant qui fait des soubresauts compréhensibles, mais alors dans un style bouffon du genre du communiqué du Conseil extraordinaire des ministres des 23 et 25 octobre 2015. La réplique de Patrice Talon, de par son caractère persuasif, a suscité l’indignation du public, hébété par la capacité d’un Gouvernement entier à théâtraliser le pouvoir d’Etat. Toute honte bue, il fallait trouver un nouvel épisode à la comédie. Cette fois-ci, une meute de douaniers est envoyée à l’assaut, sans trop savoir de quoi il était question. L’exercice s’est révélé un pétard mouillé, avec en sus les missionnaires devenus la risée du public. Le lynchage médiatique programmé s’est retourné contre ses auteurs. Et comme le malheur n’arrive jamais seul, une ordonnance judiciaire vient de débouter le pouvoir en décadence dans l’affaire dite SODECO. Tous ces faits alimentent des conciliabules politiques et des discussions de salon. Patrice Talon n’a pas à en rougir. Ce privilège ne se négocie pas. Il est naturel comme c’est le cas actuellement.
Des coups d’épée dans l’eau
Comment ne pas inspirer la panique, ou tout au moins des craintes lorsqu’on échappe à toutes les embûches, qu’on sort vainqueur de tous les assauts les plus imprévisibles ? Au moins-là, le pouvoir en place a pris la juste mesure des choses. Il a compris que chaque acte que pose le candidat Patrice talon est un pas majestueux et sûr vers la Marina. Sa détermination à répondre à l’appel du devoir est irréversible. L’avance de Patrice Talon crève l’œil. Les manœuvres pour l’occuper et l’empêcher de continuer à expliquer sa vision aux populations constituent des coups d’épée dans l’eau. Sans tam-tam, il échange avec des acteurs et groupes politiques insoupçonnés honorant de multiples rendez-vous avec des représentants de couches sociales qui ne cessent d’étendre le label Talon dans tous les hameaux du pays. Le pouvoir a enfin ouvert un œil ! Il faut se concentrer un moment sur sa propre maison pour essayer de sauver les meubles. Il n’en demeure pas moins surprenant que des camps politiques ayant disposé des deniers publics à leur guise et des attributs de l’Etat à des fins narcissiques en soient à rechercher encore, non pas leur candidat mais le profil qui lui siérait. Et que d’autres, encore intimidés par un tel engagement continuent de faire susciter leurs candidatures. Pendant ce temps, le candidat Talon poursuit sa marche inexorable vers le sommet de l’Etat.
Wandji A.