RABAT -- Les participants à la 8e édition du Forum international MEDays, qui se tient du 11 au 14 novembre, ont analysé jeudi à Tanger (Nord du Maroc) les potentiels et les entraves pour une Afrique émergente, ainsi que les mécanismes à mettre en place pour modéliser la marque "Maroc".
Intervenant lors d'un panel, sous le thème "Crises sécuritaires et instabilités politiques en Afrique: Comment maîtriser les défis à la stabilité du Continent ?", ces experts ont considéré que les crises sécuritaires et les instabilités politiques qui secouent plusieurs pays africains ne peuvent en aucun cas être résolues par des approches militaires, mais nécessitent d'adopter des solutions pacifiques, dont le renforcement des institutions démocratiques, la promotion de la diffusion des valeurs religieuses de tolérance et de paix et la réalisation du développement économique et de l'équité sociale.
Les intervenants ont affirmé que les solutions aux défis sécuritaires posés en Afrique portent également sur le soutien des mécanismes de dialogue entre les différents acteurs politiques, l'unification des efforts des unions provinciales et des instances internationales, le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté des Etats, la non intervention étrangère dans les affaires intérieures des pays outre le renforcement de la gouvernance locale et la participation des citoyens à la gestion des affaires locales, à travers la mise en place des institutions démocratiques et la promotion des droits de l'Homme et de l'égalité.
Aussi et durant la journée de jeudi, lors d'un panel, sous le thème "Afrique émergente : Croire en cette dernière frontière de croissance?", plusieurs experts marocains et étrangers ont affirmé que le continent africain détient d'importants potentiels naturels et des ressources humaines compétentes, de nature à le placer au coeur de l'émergence économique mondiale, et ce en capitalisant sur sa croissance démocratique remarquable, le développement de ses marchés intérieurs et la réalisation par certains pays d'indicateurs macro et micro-économiques dinstingués. Ils ont ainsi estimé que ces potentiels dont dispose l'Afrique sont jusqu'à aujourd'hui sous exploités, en raison des entraves liées au manque d'ouverture et de complémentarité entre les pays africains, à la persistance de la dépendance économique et aux déficiences liés au secteur de l'éducation, la pierre angulaire du développement socio-économique des économies.
Les intervenants ont, dans ce cadre, souligné que le repositionnement de l'Afrique nécessite que les pays africains croient en leurs potentialités et s'ouvrent davantage sur les autres économies aux niveaux régional et international, tout en capitalisant sur leurs valeurs sociales, intellectuelles et culturelles.
S'exprimant à cette occasion, le vice-ministre, chargé des relations internationales du parti communiste chinois, Yu Hongjun, a estimé que l'Afrique a besoin aujourd'hui d'un leadership politique et économique de nature à tirer profit des potentiels importants que regorge le continent, notamment en termes de capital humain. Le responsable chinois a ainsi souligné que le continent est appelé à adopter une gouvernance équilibrée aux niveaux économique et politique, afin d'assurer une émergence durable.
Le MEDays 2015, marqué par la participation de près de 120 intervenants, dont des chefs d'Etats, ministres, décideurs politiques et économiques, représentants d'organisations régionales et internationales et de la société civile, et des experts, propose d'identifier des solutions durables pour favoriser une émergence pérenne, face aux nombreuses crises multidimensionnelles qui ont marqué l'année 2015.