L’ancien ministre de l’économie et des finances, Mme Adidjatou Mathys a rencontré la presse le samedi 13 novembre dernier au Chant d’oiseau à Cotonou pour éclairer les esprits sur le dossier de «braquage de 2, 7 milliards» et certaines allégations qui se racontent sur sa personne. Assistée de l’ancien Directeur général du trésor public avec des documents à l’appui, Mme Mathys qualifie cela des coups montés pour jeter des discrédits sur elle et Talon.
Le dossier Pvi, le sur-paiement de 2, 7 milliards, la subvention de coton et le supposé salaire de 4.000.000 f Cfa perçu à la fin du mois par sa fille au Bénin contrôle Sa sont des points abordés par l’ancien ministre de l’économie et des finances. D’entrée, elle a expliqué qu’elle a pris fonction au ministère de l’économie le 1er juin 2011. Tous les textes et décrets concernant le Pvi ont été déjà pris avant le premier avril de 2011, et ce n’est qu’après sa nomination que le Chef de l’Etat lui a confié le dossier Pvi en lui disant qu’il y accorde un point d’honneur à sa réussite. «Madame, c’est la première mission que je vous confie», explique-t-elle. Cette réforme tant prônée par le chef de l’Etat a engendré d’énormes difficultés, mais avec l’habileté de Mme Mathys à rencontrer les opérateurs portuaires avec le Chef de l’Etat et le ministre de l’économie maritime, le Pvi a commencé à combler quelque peu les espoirs. Par ailleurs, la douane béninoise, au cours des années 2009 et 2010, a-t-elle dit, n’arrivait pas à atteindre les objectifs qui lui sont fixés ; mais avec les réformes de Pvi, elle a amorcé et même dépassé les résultats escomptés. Madame le ministre justifie cela par quelques chiffres : en décembre 2011 la douane a fait une prévision mensuelle de 29.188.000.000 et une réalisation mensuelle de 29.497.000.000 ; en janvier 2012, la prévision s’élève à 24.500.000.000 et la réalisation est de 25.198.000.000, etc. Mais le Chef de l’Etat, malgré ces chiffres satisfaisants, prend de grand recul avec le Pvi. «C’est justement en ce moment-là que j’ai constaté que mon chef, le président de la République qui m’avait poussée à venir à terme de la réforme Pvi, avait commencé à faire marche arrière. Or en temps normal il avait dit que le Pvi était une réussite sans marche arrière», sans doute, « ce sont de petits montages contre Talon, parce qu’on ne voulait plus de lui », clarifie-t-elle. Par contre, elle n’était mêlée à quelconque sur-paiement de 2,7 milliards dont a fait cas le Secrétaire général de la douane. C’est après être saisie par ce dossier que Mme le ministre, en son temps, a instruit un comité au niveau de l’inspecteur de la douane qui faisait comprendre qu’il n’y avait pas de sur-paiement. Le Chef de l’Etat lui-même a par la suite pris le dossier en main en instruisant l’Ige. «J’avoue que je ne connais pas les rapports de l’Ige», confirme Mme Adidjatou.
De pures contre-vérités
La remise en cause du Pvi par le Chef de l’Etat sous prétexte que le trésor public ne disposait plus de ressources, qu’à la douane ils n’arrivaient plus à recouvrer ses recettes sont des arguments n’ont fondés. Mme Mathys soutient que si c’était au cours du mois de juillet, on comprendrait, mais début mars 2012, c’est une contre-vérité. «C’était suranné en quelque sorte», dit-elle. En outre, la magnanimité du ministre ne lui permettait pas d’avancer des mensonges pour remettre illégalement en cause le Pvi. Pour ce fait elle renchérit : « Mais moi, tenant compte de mes principes, on ne pouvait pas me demander d’aller raconter des contre-vérités pour mettre fin au Pvi». Par ailleurs, l’information qui circule jusqu’à ce jour et est soutenue par Yayi Boni qui stipule que la fille de Mathys Adidjatou perçoit comme salaire à la fin de chaque mois 4.000.000 f Cfa, en tant qu’agent de Bénin Control Sa n’est pas vérifiée ; car sur sa fiche de paie, il est inscrit 346.154 f Cfa. En ce qui concerne le financement au niveau de la filière coton, elle prouve avec la convention à l’appui, qu’elle n’a pas forcé un payement de 12.545.000.000 f Cfa. Cette ‘’Convention de financement par avance de trésorerie à la centrale de sécurisation des paiements et de recouvrement pour la filière coton (Cspr-Gie)’’, datant du 12 janvier 2012 ne porte d’ailleurs pas la signature de Mathys Adidjatou. Cette situation a entrainé le départ du Dg du trésor, M. Alexis Bonaventure Houèha et du ministre Mathys. «Ce limogeage a créé un discrédit total sur ma carrière après 29 ans de service loyal et a terni l’image de ma famille», confie Alexis Houèha, Directeur général du trésor au moment des faits.
Elle est libre de porter son choix sur Talon
Faire le choix de son candidat à la présidentielle de 2016 ne sera sujet d’aucune condition. «Mathys est libre de soutenir celui qu’elle veut», déclare-t-elle. Elle dit si elle décide de soutenir Talon, elle le fera bien, car elle le connait comme une victime de Yayi et de son gouvernement. «Prions pour qu’il ait de l’alternance pour avoir un chef de l’Etat digne», conclut le ministre Adidjatou Mathys.
Joseph-Martin Hounkpè (Stg)