Le parti du Renouveau démocratique (Prd) et son président veulent réaliser un K.O électoral en 2016. Le maire de Sèmè-Podji, Charlemagne Honfo, un lieutenant de Me Adrien Houngbédji a annoncé cette ambition du parti arc-en-ciel lors d’un entretien avec les médias. Pour beaucoup, le Prd trahit ainsi sa volonté de se consoler.
Selon le maire Charlemagne Honfo, il ne devrait pas y avoir un second tour lors de la présidentielle de 2016. A l’entendre, le prochain président sera élu le 28 février 2016 et cela évitera bien des dépenses pour le Bénin. Il y aura consensus autour d’un candidat, a rassuré le maire de Sèmè-Podji vendredi 13 novembre 2015 dans un entretien avec des journalistes avant d’indiquer que «le Prd dévoilera bientôt son candidat». Charlemagne Honfo donnait certainement son avis sur l’organisation de la présidentielle de 2016. Mais il se trouve qu’il n’est pas que militant du Prd. L’ancien député de la 19ème circonscription électorale reste le porte-parole des «Tchoco-tchoco». Mieux, des indiscrétions font remarquer qu’il a l’oreille du président Adrien Houngbédji. Il est donc un très proche du président du parti. Et à ce titre, ses pensées pourraient bien être considérées comme celles de Me Adrien Houngbédji et du bureau politique. Certains analystes pensent que ces propos traduisent la volonté du président du Prd de prendre sa revanche par rapport à l’élection de 2011 que d’aucuns jugent toujours calamiteuse. Il faut rappeler qu’en 2011, le candidat Adrien Houngbédji qui portait la voix de l’Union fait la Nation a crié au "hold-up électoral" lorsque la Cour constitutionnelle a déclaré le candidat Yayi Boni président élu au premier tour de la présidentielle. Il s’était même autoproclamé président de la République tant le coup était inacceptable surtout pour les «Tchoco-tchoco» et lui. Marqué par cet épisode plutôt inoubliable de l’histoire politique nationale, l’actuel président de l’Assemblée nationale pourrait bien être animé par un esprit de vengeance. Certes, Me Adrien Houngbédji ne peut plus postuler à la fonction présidentielle, mais son parti et lui constituent des faiseurs de roi. Et le leader des « Tchoco-tchoco» pourrait bien influencer la prochaine présidentielle en y mettant toute son énergie.
En déclarant que le prochain président sera élu au premier tour, Charlemagne Honfo est certainement dans le secret des dieux. Il n’est d’ailleurs pas le seul à supputer à propos de 2016. « Si nous avons fait 23 ans d’opposition, mon souhait, notre souhait à nous tous, c’est que les 25 prochaines années, nous les passons comme parti du gouvernement», avait fait savoir le président Houngbédji lui-même en septembre dernier lors de l’Université de vacances du Prd. Un élu du parti avait lâché sous anonymat : « Le Prd va tout faire pour rester dans le gouvernement à partir de 2016». C’est dire que 2016 reste désormais l’année de la concrétisation d’un rêve pour le Prd.
Les propos du maire de Sèmè-Podji ne sont pas anodins. Cependant, le Prd doit, sur le terrain, se donner de la peine en commençant déjà par choisir son candidat.
AS