Des concours de recrutement d’agents contractuels de l’Etat ont été organisés ce weekend. Des milliers de jeunes Béninois ont concouru, et sont par conséquent dans l’attente des résultats. Une attente qui pourrait prendre juste le temps qu’il faut selon la diligence faite par les autorités compétentes, ou s’allonger au gré de leurs caprices, dès lors que sous nos cieux, tout se décide selon les normes qu’imposent ceux à qui est dévolu le pouvoir de décision ; et Dieu sait s’ils en sont imbus, regrettablement obnubilés et grisés par les responsabilités que leur confèrent les charges qui sont les leurs. Ainsi va le Bénin, pas seulement aujourd’hui, mais depuis toujours, et il n’existe pas encore la moindre lueur d’espoir quant à des changements positifs dans ce sens. Tout au plus pourrait-on s’attendre à des professions de foi, sur fond d’une rhétorique hypocrite et fortement teintée de couleurs politiques, qui prône des embellies et martèle une volonté de trancher avec la ritournelle mensongère en la matière. Mais dans les faits, la réalité fera toujours constater le contraire de ce qui se dit. Côté transparence dans l’organisation des concours, chez nous, ce n’est donc pas ce que l’on dit qui compte. On dit ci, et on fait ça. La belle preuve en est la persistance de la pratique de corruption et de tripatouillage des résultats à la délibération et à la proclamation des résultats des concours. Ce n’est pas le député Dakpè Sossou, auteur de certaines questions du Parlement au gouvernement à propos de récents concours, qui soutiendra le contraire. L’honorable, à juste raison, s’offusque et s’inquiète en effet de constater que le fossé entre les discours et les faits n’a fait que s’élargir, au point qu’il a donné de la voix là où d’autres préfèrent observer et voir la situation pourrir, dans un silence déplorablement coupable, qui cautionne et accentue malheureusement l’intolérable. Quoi qu’il en soit, le commun des Béninois se doute parfaitement du manque criant et criard de transparence qui entoure les concours dans le pays. Aujourd’hui comme hier donc, et demain sans doute comme aujourd’hui, tel risque d’être le refrain, si l’hémorragie n’est pas maîtrisée et arrêtée. Pour l’heure, elle continue. De sorte que les concours de recrutement d’agents contractuels de l’Etat, organisés hier dimanche 15 novembre 2015, constitueront, au même titre que les précédents, une source d’angoisse justifiée par la crainte de la non-transparence, pour bon nombre de candidats ; et ce, jusqu’à la proclamation des résultats, lesquels ne seront jamais considérés comme transparents par le citoyen lambda. C’est bien dommage !
Sébastien DOSSA