Faisant suite à la declaration publique de Nazaire Dossa faisant état de ce que les populations de Tchoumi Tchoumi soutiennent la revision de la Constitution du 11 décembre 1990, les populations de cette localité ont à travers une pétition en cours actuellement dénoncé les manœuvres peu orthodoxe de l’initiateur de ce projet.
Votre journal publie ici l’intégralité de la pétition en cours
Pétition des populations de Tchoumi-Tchoumi
Rappel des faits :
M. Nazaire Dossa, au nom d’un certain noyau dur de la révision de la constitution, était le mercredi 17 juillet 2013 au chef-lieu de l’arrondissement de Tchoumi-Tchoumi où il a fait tenir une déclaration d’un prétendu soutien des populations de Tchoumi-Tchoumi au projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990. Il a fait croire, en abusant de l’analphabétisme de quelques citoyens rencontrés miraculeusement, que l’arrondissement de Tchoumi-Tchoumi soutenait la révision de la constitution dans les conditions actuelles. A travers la présente pétition, les populations de Tchoumi-Tchoumi apportent un démenti formel à cette machination de mauvais goût.
- Vu la constitution du 11 décembre 1990 ;
- Considérant qu’elle a été l’œuvre d’un large consensus national après la conférence de février 1990 ;
- Considérant la réputation et la célébrité légendaire de l’arrondissement de Tchoumi-Tchoumi en matière électorale depuis 1991 ;
- Suivant attentivement le débat sur l’opportunité ou non de la révision de la Constitution ;
- Comprenant l’attitude des meneurs de marches, des prieurs actionnés et autres thuriféraires qui ont pris en otage le Bénin et en ont fait un gâteau qu’ils se partagent ;
- Considérant la qualité de M. Nazaire Dossa, ancien révisionniste du noyau dur de la constitution au profit du Général Mathieu Kérékou à la veille de son départ du pouvoir ;
- Considérant que la Constitution est un texte léger qui énonce des principes généraux de fonctionnement des institutions républicaines et renvoie les spécificités au domaine de la loi ;
- Considérant en d’autres termes que la Constitution n’est pas un Code qui doit comprendre des livres, des titres, des chapitres, des sections, des sous-sections, des paragraphes, (…) ;
- Considérant que le comportement de M. Nazaire DOSSA relève de la Provocation, de la médisance et de la manipulation des paisibles et braves populations de Tchoumi-Tchoumi ;
- Considérant que M. Nazaire DOSSA, résidant à Parakou, appartenant à l’aire culturelle Aïzo, et maternellement de Sèmèrè n’a pas qualité à se prononcer au nom de l’arrondissement ;
- Considérant que le président Nicéphore SOGLO qui a hérité d’une situation économique difficile, a, au cours de son unique mandat, réalisé de progrès significatifs dont Tchoumi-Tchoumi a profité des retombées ;
- Considérant que les crises sociales récurrentes, les scandales politico-économiques permanents que vit le Bénin sous l’ère des dirigeants économistes n’est pas imputable à la non révision de la Constitution ;
- Considérant que la promotion d’un cadre de Tchoumi-Tchoumi au rang de ministre lui a été refusé au motif qu’il n’est pas militant des FCBE (et c’est vrai que ce cadre compétent n’est pas « cauriste ») ;
- Considérant que les problèmes de développement d’infrastructures routières, de mal-vivre, trouvent leurs origines dans la méthode peu orthodoxe de gestion du pouvoir et des finances publiques, plutôt que dans la révision de la Constitution ;
- Considérant enfin que même si l’arrondissement devrait prendre position en faveur ou non de la révision de la Constitution, il ne revenait pas à Nazaire DOSSA de la faire à sa place ;
Nous populations de Tchoumi-Tchoumi de l’intérieur et de l’extérieur, seules détentrices de la souveraineté de notre arrondissement, exceptons notre autorité d’arrondissement de la présente pétition.
Dénonçons avec la fermeté requise le comportement cynique et machiavélique de M. Nazaire Dossa, à court d’inspiration, d’arguments et d’innovation, qui n’a trouvé mieux que de salir la renommée de Tchoumi-Tchoumi dans sa prétendue déclaration de soutien au projet de révision de la constitution, clandestinement transmis le 6 juin 2013, par le chef de l’Etat au président de l’Assemblée nationale, sans un débat préalable sur la question par les forces politiques du pays, les organisations de la société civile, l’ensemble des corps constitués de la Nation.
Tchoumi-Tchoumi, prenant conscience de sa responsabilité historique dans les joutes électorales, se démarquent de cette manœuvre machiavélique de révision opportuniste de la constitution, qui porte des germes de trouble et de division.
En conséquence, Tchoumi-Tchoumi se démarque des marches de soutien, de déclamation en faveur de la révision de la constitution qui distraient le peuple à un moment où, la déliquescence et la déconfiture sévissent partout, et où la paupérisation est de mise. Toute chose reconnue par le chef de l’Etat lui-même à travers sa ‘’demande d’explication’’ au clergé béninois qui a dépeint, à travers un diagnostic, la situation socio-politique du pays dans sa lettre épiscopale aux fidèles chrétiens.
Les populations de Tchoumi-Tchoumi fières d’appartenir à cet arrondissement devenu célèbre par la force des choses, rappellent à tous les hommes politiques épris de paix et de justice que l’arrondissement est une terre hospitalière d’accueil, et que ses habitants sont soucieux du bien-être de tous les Béninois quelle que soit leur origine et leur appartenance raciale, religieuse, politique ou philosophique…
Seulement, les populations de Tchoumi-Tchoumi refusent de cautionner une insinuation, provenant de l’imagination fertile d’hommes désœuvrés, qui fait croire que l’arrondissement de Tchoumi-Tchoumi soutient la révision de la constitution, initiative unilatérale prise par Yayi Boni et ses valets qui ont embouché la trompette de la schizophrénie pour assurer leur gagne-pain.
Prenons position contre la « révision opportuniste » de la constitution du 11 décembre 1990 au profit d’une « révision consensuelle » comme ce fut le cas à la conférence nationale de février 1990.
Exhortons le Chef de l’Etat à discipliner sa troupe de marcheurs pour la révision ;
Invitons instamment le chef de l’Etat à créer les conditions nécessaires et indispensables à une telle entreprise qui engage la vie de notre Nation Toute-entière ;
Invitons enfin le Président Yayi Boni, dans l’attente de reconsidérer le débat sur la révision de la constitution, à se consacrer au travail pour lequel il a été élu afin de rattraper, si possible, le retard sur le développement économique et social orchestré par son régime.
Vive la démocratie,
Vive la liberté des droits fondamentaux,
Vive le Bénin,
Vive Tchoumi-Tchoumi