Mise en scène par le français Jean Michel Coulon, la pièce de feu Georges Perec a été présentée en avant première, samedi dernier. C’était à l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (EITB) sise à Togbin dans la commune d’Abomey-Calavi. Sur la scène, 10 comédiens pour plonger le spectateur en 45 minutes dans les arcanes d’une grande entreprise.
Au plan scénique, quatre portes posées l’une après l’autre. Aux deux extrémités de ces portes, deux hommes, tous en uniforme de couleur bleue. Ceci pour rappeler aux spectateurs que nous sommes bien dans une administration. A quelques encablures des quatre portes, un bureau dans lequel s’affaire un homme, le regard plongé dans son ordinateur portatif. Nouveau signe du metteur en scène pour rappeler que l’entreprise en question est bien organisée. Bien endimanchées, sept personnes dont quatre hommes et trois femmes sortent de l’arrière-scène pour se pointer sur la scène, le regard plutôt rayonnant. C’est le personnel de l’entreprise imaginée par Georges Perec, il y a 43 ans déjà. Ces sept comédiens en costume, bien habillés laissent à penser que nous sommes dans une structure de grande envergure qui tient à son image. Mais, derrière ce visage rayonnant qu’affiche le personnel, des problèmes subsistent. Même de subsistance. D’où l’ « Augmentation » salariale revendiquée par ce personnel pourtant apparemment bien rayonnant. Que faire pour obtenir cette augmentation ? Aller voir le chef service de l’entreprise et lui exposer les réelles motivations de cette revendication de l’augmentation salariale. Un chef de service qui n’est pas souvent dans son bureau, selon les termes des comédiens. Une façon pour l’auteur du texte de dénoncer les absences au poste notées dans la plupart des entreprises. « Si le chef service est là, soit il vous dira d’entrer, soit il ne vous répond pas quand vous allez taper à sa porte » : voilà les propos qui ont été tenu au cours de la présentation. Une façon pour Georges Perec de dénoncer de façon subtile, les écarts de comportement souvent observés dans les entreprises. « Lorsque le chef de service n’est pas là, il faut voir mademoiselle Yolande ». Mais, là encore, il faut qu’elle soit de bonne humeur. Un peu comme si la gestion des ressources humaines d’une entreprise est conditionnée à l’humeur de celui ou celle qui est censé jouer ce rôle. Il s’agit là, également, de la volonté affichée de l’auteur du texte de dénoncer les tares d’une entreprise, fut-elle bien organisée.