Les commerçants et les trafiquants de l'essence de la contrebande ne sont pas les seuls à faire les frais de la lutte contre ce produit. Ce mardi à Porto-Novo, c'est un gendarme en rupture de carburant dans sa moto qui a fait les frais de la revanche des vendeurs du Kpayo.
C'est au quartier Adjinan précisément au bord du boulevard lagunaire que ce gendarme habillé en treillis s'est offert en spectacle ce mardi. En rupture de carburant, l'homme en uniforme s'est dirigé vers son premier vis-à-vis, en l'occurrence une dame, vendeuse d'essence pour s'en approvisionner.
Contre toute attente, le gendarme s'est heurté au refus de cette dernière non pas par défaut d'être payé mais au motif qu'il fait partie de ceux qui interdisent la vente de ce produit. ''Toi aussi, tu viens t'en procurer ? Je ne te sers pas'' Telle est en substance la réponse servie par cette dame au gendarme. Poursuivant son périple avec la moto à la traine, le disciple de la Sainte Geneviève a subi le même sort devant tous les étalages de vente du kpayo installé le long du boulevard lagunaire. Il suffisait en effet, d'un jeu de main à son voisin pour lui mettre la puce à l'oreille. Exaspéré par la réaction de ces revendeurs d'essence, le malheureux gendarme finit par déclarer je cite :''je reconnais avoir participé à cette opération de saisie des bidons d'essence mais comprenez-moi, je ne suis qu'un exécutant de cette décision''. Malgré ce mea-culpa qui visiblement n'a bénéficié d'aucune sympathie de la part des vendeurs du kpayo, le gendarme n'a pu s'approvisionner, de la zone de la direction départementale de la police nationale jusqu'au carrefour de l'hôtel Beaurivage. Pourchassés dans les rues et poursuivis jusqu'à leurs bases par les forces de l'ordre dans le cadre de la mise en application de la décision du chef de l'état d'éradiquer la commercialisation de ce produit, les vendeurs du kpayo viennent par cet acte donner la réplique aux hommes en uniforme comme pour dire que le kpayo garde toujours sa nécessité pour les Béninois.
