Le directeur général de la Société nationale pour la promotion agricole, Idrissou Bako a visiblement de l’insomnie. Et pour cause ! Face à la détérioration du climat social, les agents de la maison ont décidé de s’organiser autrement pour forcer l’administration de la société à satisfaire à leurs besoins. Ils ont décidé de la mise en place d’un grand groupe syndical qui sera bientôt mis sur les fonts baptismaux.
DECLARATION DE CREATION D’UN NOUVEAU GROUPE SYNDICAL A LA SONAPRA
Camarades Travailleurs,
Nous voici une fois encore face à notre destin suite à l’échec du démantèlement de notre entreprise par les gouvernements qui se sont succédés dans notre pays, le Bénin, depuis le fameux séminaire d’Abomey-Calavi le 18 Mai 2000 en ce qui concerne l’avenir de la SONAPRA
Malgré nos multiples mouvements d’éveil, les gouvernements avaient persisté dans le bradage de la seule entreprise nationale pourvoyeuse de richesse.
Les campagnes spéciales d’égrenage de coton 2012-2013 et 2013-2014 confiées à la SONAPRA témoignent de la pertinence de notre lutte pour défendre les acquis économiques de notre pays.
Mais aujourd’hui, c’est avec amertume que nous constatons que les acquis de la lutte syndicale des travailleurs de la SONAPRA sont en train d’ètre spoliés par de nouveaux responsables syndicaux qui ont fait allégeance à l’administration centrale pour négocier des postes de Directeurs ou chefs Services à leur profit ou pour leurs protégés.
Face à la détérioration du climat social au sein du personnel de la SONAPRA. J’ai pris la responsabilité historique, en ma qualité d’ancien Secrétaire Général de l’Entreprise et au nom du groupe de travail que je dirige, de rendre publique la présente déclaration.
En effet, c’est dans un contexte qui présage la dérive avec toutes ses conséquences, qu’un groupe de travailleurs de la SONAPRA, toutes tendances confondues, a analysé la situation sociale et surtout les conditions de survie de notre entreprise pour aboutir à la résolution de création d’un nouveau groupe syndical à la SONAPRA.
Ce groupe est donc une force émergente et salutaire pour mettre fin aux dérives des responsables syndicaux actuels suite à leur incapacité notoire à défendre les acquis des travailleurs en cautionnant l’adoption d’un Accord d’Etablissement dont certaines clauses n’ont jamais été préalablement débattues par les travailleurs à la base, créant ainsi des charges financières lourdes, des frustrations et de la démotivation.
C’est le lieu et l’occasion de féliciter tous les collègues qui ont eu le courage d’exprimer publiquement leurs idées et dire ouvertement au DG/SONAPRA les maux qui minent notre entreprise le mercredi 18 septembre 2013 au cours d’une pseudo Assemblée Générale du personnel qu’il a fait organiser ; malheureusement, pour lui, les « fruits n’ont pas été à l’image des fleurs ».
Alors le nouveau syndicat entend exercer pleinement ses droits prescriptibles et vitaux qui ont été acquis depuis l’historique conférence des forces vives de Février 1990. Il se positionne comme un courant syndical favorable à la manifestation d’un environnement socioprofessionnel sain à la SONAPRA, aux actions constructives et à la prospérité de la filière coton béninoise.
De ce fait, ce syndicat est et restera le creuset régulateur pour la gestion transparente, démocratique et équilibrée des ressources tant humaines que matérielles de la SONAPRA, et l’avènement d’une ambiance de saine émulation pour les libertés d’expression, les débats d’idées et la recherche de consensus sur les problèmes et les objectifs impératifs communs à tous les travailleurs de la société.
La position de ce nouveau groupe syndical face à des problèmes politiques, économiques ou interprofessionnels sera constructive et guidée par le souci de la prospérité de la filière coton béninoise, la défense des intérets matériels et moraux de tous les travailleurs de la SONAPRA sans exclusive, le recours à un compromis si nécessaire et le respect de l’éthique sociale.
Le nouveau syndicat est donc une organisation syndicale indépendante et autonome vis-à-vis de tout parti politique et sera du coté de toute force sociale qui partagerait les memes objectifs et idéaux qu’elle.
Le militant de ce mouvement est celui-là qui doit s’efforcer et devenir performante, vigilant, en un mot positif dans tous les compartiments de la vie professionnelle en vue de l’avènement d’une SONAPRA prospère.
Le nouveau groupe syndical se réserve le droit de s’affilier à une centrale syndicale de son choix notamment celle capable de le soutenir dans la lutte sur le plan national et international.
Par ailleurs, l’occasion m’est offerte pour adresser un vibrant hommage aux anciens secrétaires généraux des syndicats de la SONAPRA qui ont sacrifié une partie de leur carrière à la lutte contre la privatisation sauvage de notre entreprise. Il s’agit notamment de : Jean DODEGO, Feu Rachad BAKARY, Théodule AFFO, Lydie KPATOUKPA, Expédit GUIDI et Edith BIO qui ont su par leur courage, faire le discernement entre force sociale et administration par leur esprit d’équité, défendre les acquis moraux et matériels des travailleurs.
Enfin, je vous invite à adhérer massivement au nouveau groupe syndical pour défendre effectivement nos acquis moraux et matériels et soutenir la réintégration de nos collègues envoyés par force à la SODECO et à la CSPR aux fins de la reconstitution de notre grande famille SONAPRA.
Le congrès constitutif est prévu pour fin octobre 2013 à Parakou.
Mobilisons-nous massivement pour faire de ce congrès de refondation une victoire.
