Le directeur général de la SONAPRA, Jacob Ichola, semble décidé à saboter la campagne cotonnière 2015-2016. Cette volonté manifeste se traduit par sa violation des textes établis par le Comité Interministériel Coton à l’orée de la campagne d’égrenage.
De coutume, la vérification, le poinçonnage et le scellé des bascules et ponts-bascules par l’Agence Béninoise de Métrologie, de Contrôle et de Qualité (ABMCQ), précèdent le démarrage des activités d’égrenage de coton graine par les unités d’égrenage. Ces mesures, prévues par l’usine de Banikoara le 18 novembre 2015 pour s’achever à l’usine de Kétou le 08 décembre 2015, permettent de garantir l’exactitude des pesées et d’éviter ainsi les risques de contestation. Mais, force est de constater que, sous prétexte du couplage du lancement de la commercialisation du coton graine de la campagne 2015-2016 avec celui de son égrenage, des camions de coton ont été pesés sur le pont-bascule de l’usine de Banikoara le dimanche 15 novembre 2015 après le lancement de la commercialisation, sans que ce pont-bascule n’ait été vérifié et poinçonné par l’ABMCQ. Egalement, Jacob Ichola remet en cause des éléments déjà bouclés du contrat et qui relèvent des usages des campagnes cotonnières écoulées : par exemple l’avance de démarrage de 40% aux sociétés d’égrenage, qui est une condition sine qua non pour la réussite d’une campagne cotonnière, et qui a toujours été payée au début de chaque campagne. Mieux, il veut qu’il soit affirmé dans le contrat de prestation qu’aucun paiement ne peut se faire sans qu’il n’ait donné son accord préalable.
Tentative de sabotage de la campagne cotonnière
Par ses agissements, Jacob Ichola handicape volontairement la signature du contrat d’égrenage à façon, ce qui retarde d’autant de jours le démarrage effectif des activités d’égrenage de la campagne cotonnière 2015-2016. On se souvient que le chef de l’Etat a demandé que le démarrage de l’égrenage soit fait dans toutes les usines, après le lancement de la campagne de commercialisation qui a eu lieu le dimanche 15 novembre dernier à Banikoara. On se demande ainsi ce que trame le DG SONAPRA. Que veut réellement le DG SONAPRA en faisant peser des camions chargés de coton graine sur un pont-bascule non poinçonné par l’ABMCQ? N’est-ce pas là une manière d’entretenir de l’opacité autour du coton graine réellement reçu dans les usines ? N’est-il pas opportun que le chef de l’Etat dépêche une commission d’enquête pour vérifier le poids réel du coton graine des braves cotonculteurs, égrené à l’usine de Banikoara le dimanche 15 novembre 2015, afin de prévenir tout risque de contestation ?
Jacob Ichola se réclame être égreneur, bien que la SONAPRA ne dispose pas d’usines d’égrenage de coton. Si son titre de coordonnateur des usines de la SODECO lui permet de se donner ce mérite, le DG SONAPRA doit savoir, de toute évidence, que les usines de la SODECO seules ne peuvent pas égrener la totalité de la production cotonnière. Sauf à répéter la contre-performance de la campagne 2013-2014, où certaines sociétés avaient été exclues de l’égrenage. La conséquence de cette situation avait été une perte colossale encore vive dans les esprits. Face à la situation, le Comité Interministériel Coton et le chef de l’Etat sont vivement interpellés pour rétablir au plus vite l’ordre, pour une totale réussite de la campagne 2015-2016.
Ghislaine Ahouanmahoué