A trois mois de la présidentielle au Bénin où des diligences s’imposent pour éviter tout retard et ratés qui compromettent le scrutin, un problème sérieux se pose au niveau de la Commission électorale nationale autonome (Céna). Il s’agit des prestations fournies par les imprimeurs lors des dernières législatives et communales et qui ne sont pas jusque-là payées. Le ministre de l’économie et des finances Komi Koutché indifférent et ne facilitant pas les procédures de paiement desdites prestations, expose la Céna à des perturbations qui ne manqueront pas d’avoir de graves conséquences sur l’organisation à bonne date du prochain scrutin.
S’obstiner à ne pas vouloir payer les prestations des imprimeurs qui ont consenti des prêts auprès des banques et autres institutions financières pour servir la Céna, est une manière d’exposer cette institution à des perturbations préjudiciables au bon déroulement de l’élection de 2016. Les cris de détresse de ces imprimeurs qui ne réclament que leurs droits, n’ont pas fait décider l’argentier national Komi Koutché qui semble banaliser cette situation critique que traverse la Céna. Le ministre devrait, compte tenu des urgences et diligences qui s’imposent à la Céna au sujet de la confection de nouvelles cartes d’électeur et autres documents, jouer sa partition pour permettre à l’institution de faire face le plus tôt aux nouvelles charges liées à l’imprimerie. Mais Komi Koutché donne l’impression de ne pas mesurer la gravité de la situation et les difficultés auxquelles son silence ou passivité exposent la Céna. Ce qui est encore curieux, c’est que l’argentier national maintient sa position en dépit des observations qui ont été faites récemment, vendredi dernier, par le Président du Cos-Lépi augustin Ahouanvoébla et le Président de la Céna Emmanuel Tiando. Ils ont attiré l’attention sur le peu de temps qu’il reste pour la tenue du scrutin et l’éternelle question du financement des activités de l’institution, toutes choses qui, si l’on n’y prend garde, peuvent compromettre la bonne organisation de l’élection présidentielle de 2016.
Qu’attend alors Komi Koutché pour ne pas intervenir afin que les dus aux imprimeurs au niveau de la Céna, soient payés ? Ces imprimeurs qui subissent chaque jour des pressions et des harcèlements de la part des banques et différents fournisseurs, ne savent plus à quel saint se vouer et appellent le Président Boni Yayi à régler en toute responsabilité la situation face à l’attitude de refus du ministre des finances qui fait courir un grand risque à la Céna. Que se passera-t-il bientôt pour les dépenses d’imprimerie de la présidentielle de 2016 alors que les prestations des élections passées ne sont pas encore payées ? Komi Koutché devra le plus tôt corriger le tir au risque d’endosser l’échec de la prochaine élection.
Laetitia BRUN/Le Grand Matin
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Présidentielle 2016