Les états-majors des formations et coalitions politiques s’animent activement ces derniers temps dans la perspective de la prochaine consultation électorale qui s’annonce pour le 28 février 2016. Dans le rang des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), l’heure est aux tractations ayant traire aux primaires. Là se trouve la véritable surprise.
Les Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) sont en pleine consultation au plus haut niveau de la coalition dans le but de désigner leur représentant dans le cadre du rendez-vous électoral du 28 février 2016. Les différentes tractations vont bon train. Le processus enclenché dans ce cadre est toujours en cours et parmi les dossiers de candidatures déposés pour cette candidature unique des verts cauris, on retrouve, selon les informations filtrées des sources bien concordantes, le premier ministre Lionel ZINSOU. Une information restée secrète depuis le lendemain de la clôture du dépôt des dossiers à cette primaire. Au nombre également des prétendants afin de porter l’étendard des verts frappés de cauris, le vice-premier ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, François Adébayo ABIOLA, l’honorable Barthélemy KASSA, le député Arifari BAKO et bien d’autres.
En admettant l’éligibilité de Lionel ZINSOU selon les conditions établies par la constitution du 11 décembre 1990, ce dernier ne répondait pas, à en croire au communiqué radio du coordonateur des FCBE dans le cadre des dossiers pour ces primaires, aux critères fixés par la coordination de la coalition. C’est déjà le premier faux pas qui confirme qu’en république du Bénin, les textes ne valent que sur des papiers, leur application importe très peu. Contre donc les principes d’éligibilité qu’ils se sont eux-mêmes fixés, ils acceptent le dossier du franco-béninois Lionel ZINSOU. Des indiscrétions, puisque le leader de cette famille politique aurait intimé l’ordre de garder tout le processus dans la discrétion totale surtout avec le cas de son premier ministre, ce dernier avait planché en début de cette semaine devant le jury mis en place à cet effet et composé de Simplice Codjo Dossou, député à l’Assemblée nationale, de Amos ELEGBE, conseiller politique du Chef de l’Etat, de Eugène AZATASSOU, coordonateur national des FCBE et directeur de cabinet du Président de la République et de Gustave DEKPO SONNON, ministre des travaux et des transports. Lionel ZINSOU a donc franchi les deux premiers pas dans le processus de cette candidature unique des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). A l’heure actuelle, il doit alors croiser les bras et attendre la décision finale puisqu’il n’a bénéficié d’aucune opposition ni au dépôt de ses dossiers, ni au cours de la présentation et la défense de son dossier devant le jury.
Les tendances, jusqu’à l’annonce de Lionel ZINSOU sur sa probable candidature si le consensus est autour de sa personne, donnaient avantage au vice premier ministre François Adébayo ABIOLA. On dirait certainement la même chose du ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances, Komi KOUTCHE, s’il n’avait pas été frappé par le critère d’âge imposé par la constitution du Bénin. L’entrée en jeu de Lionel ZINSOU a non seulement bouleversé les donnes, mais également le place en pôle position. Une position qui ne résulte pas de ses efforts politiques ni de ses performances électorales sur le terrain comme l’exigent les critères de désignation de sa famille politique mais du soutien politique et presque indéfectible du Chef de l’Etat actuel Thomas Boni YAYI. Ce dernier, ne voyant plus un leader et un cadre capable de lui emboiter les pas dans son élan de développement, même si cet élan a une interprétation vraiment mitigée au sein de l’opinion publique, aurait préféré le franco-Béninois, l’enfant de Réné ZINSOU débarqué de la France, la puissance colonisatrice pour sa succession en avril 2016. Pour l’instant, le leader des verts cauris se moque éperdument des qu’en-dira-t-on. Selon sa vision, le chemin et tout tracé et il ne ménagera aucun effort pour porter au pinacle l’un des patrons de la plus grande entreprise d’investissement en Europe.
Les négociations étant déjà en cours aboutiront sur le choix de Lionel ZINSOU pour le candidat unique des FCBE. Non seulement ce choix déchirera à jamais le tissu politiquement familial de cette coalition, mais aurait trahi les propres convictions de l’heureux lui-même qui, dans une interview accordée à la presse locale, avait publiquement déclaré, « je ne serai pas le candidat de dissension et je ne pourrai pas être candidat pour un score électoral minable ». Cette portion de phrase dénote que l’homme va au charbon pour gagner comme le prétendent d’ailleurs tous les autres prétendants à cette course présidentielle. Mais la différence avec Lionel ZINSOU, c’est qu’il aura le soutien de l’homme au pouvoir et de toute la clique électorale qui avait permis à Boni YAYI de réaliser un KO historique en 2011. Des démissions pourraient intervenir certes, mais le leader dira son mot et à l’heure actuelle où il est plus populaire compte tenu de ses descentes incessantes sur le terrain à moindre chose, ce mot d’ordre pourrait être largement suivi.
De la lecture de la situation dans cette coalition politique, au lieu que les Béninois assistent à un vote pour le choix du candidat unique, on pourrait assister à une désignation ou un simulacre de vote qui portera sur le choix de Lionel ZINSOU. Que vaudrait un candidat élu pour cette candidature unique s’il ne bénéficiait pas de l’onction du leader de la famille politique Thomas Boni YAYI ? Rien. Il sera non seulement sans soutien de taille, mais également il sera sans troupe car la bonne partie se rallierait au candidat oint par YAYI. Et pour l’instant, son protégé étant déjà écarté de la course parce que mineur selon la constitution, le Chef de l’Etat n’a d’yeux que pour Lionel ZINSOU, l’homme capable de protéger et de préserver les intérêts de la France au Bénin et dans la sous-région. Les jours à venir nous édifieront davantage.