Les secrétaires généraux des centrales syndicales, les membres du Front des trois ordres de l’enseignement et des associations des parents d’élèves ont été conviés mercredi dernier à une séance de concertation au Palais de la République. Il était question de trouver de façon consensuelle avec le Chef de l’Etat, des résolutions qui s’imposent en vue de juguler la crise qui secoue depuis peu le secteur éducatif béninois. Les propositions du gouvernement ont été approuvées par le Front et les centrales syndicales à l’exception de la Cstb qui menace d’intensifier les mouvements de grève.
La Cstb n’entend pas lever la motion de grève dès lundi prochain conformément aux résolutions issues des échanges avec le Chef de l’Etat. Paul Essè Iko et ses militants désapprouvent les engagements pris par le gouvernement. En effet, le gouvernement a réaffirmé son engagement à payer les 1.25 aux enseignants mais à condition que tous les autres nouveaux avantages financiers soient extirpés des statuts particuliers. Cela étant, le Chef de l’Etat a rassuré de la prise du décret portant signature des statuts particuliers des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. Une décision approuvée par le Front d’action des trois ordres de l’enseignement et les centrales syndicales à l’exception de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb). Elle déplore le fait que la délégation de la Fesen/Cstb ne soit pas conviée à la séance bien qu’elle ait été co-signataire de la motion de grève avec le Front. Un avis qui ne sera pas du goût de Pascal Todjinou et Dieudonné Lokossou respectivement secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), et de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin). Pour ces derniers, la Cstb seule suffit pour porter la voix de la Fesen qui reste un syndicat affilié.
Iko s’oppose à l’extirpation des avantages financiers des statuts…
Le Front et les confédérations/centrales syndicales, à l’exception de la Cstb, ont accordé leurs violons avec le gouvernement pour la reprise des travaux d’élaboration des statuts particuliers en y extirpant tous les nouveaux avantages financiers. La mesure a été, par contre, balayée du revers de la main par le Secrétaire général de la Cstb, Paul Essè Iko. A en croire ce dernier, il est inadmissible que tous les nouveaux avantages financiers octroyés par les statuts particuliers soient substitués par les 1.25 d’augmentation d’indice salarial. A cet effet, la Cstb n’entend pas suspendre les mouvements de débrayages comme cela a été souhaité par le gouvernement. Elle réaffirme sa position à lutter pour la signature sans condition ni délai des statuts particuliers sortis du comité paritaire quitte à négocier avec les responsables des enseignants des modalités de leur mise en application. Elle exige, par ailleurs, que les débats se mènent sur les problèmes des vacataires, des contractuels, et le recrutement massif d’enseignants pour sauver l’école. Paul Essè Iko accuse déjà les SgTodjinou et Lokossou d’un complot ourdi contre les enseignants. « Les problèmes de l’école sont sacrifiés sur l’autel des complots » se désole-t-il. De sources concordantes, les membres du Front auraient tenu une séance dans la soirée de ce jeudi 19 novembre 2015 avec le Directeur de Cabinet du Ministère de la fonction publique en vue de la reprise des statuts. Notons par ailleurs qu’une session de la commission de négociations gouvernement/centrales syndicales a été convoquée hier pour repréciser ces " nouveaux engagements" dans un relevé de conclusions qui engage toutes les parties.
Aziz BADAROU