Quel bilan de la réforme budgétaire au Bénin pour déboucher sur la nécessité d’une transition vers la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) ? C’est la préoccupation de l’Institut de Formation sociale, économique et civique (INFOSEC) qui organise à cet effet, depuis hier mercredi 25 septembre, un atelier national qui prend fin ce jour. Ledit atelier est organisé à l’intention des membres de la Chambre des Comptes de la Cour suprême, des inspecteurs d’Etat, des Finances et Services et Emplois publics, des cadres des directions générales du Trésor et de la Comptabilité publique, des directeurs de la Programmation et de la Prospective et autres directeurs financiers ou coordonnateurs de projets…
Pour le directeur de l’INFOSEC, Jacques Sètondji Hounkpè, justifiant la tenue de cet atelier, «bien que le système de budgétisation traditionnel soit concentré sur les intrants, les activités et les extrants, les contribuables qui désirent savoir à quoi sert l’argent de leurs impôts n’ont pas toujours une réponse claire à leur demande ».
Or, déplore-t-il, « on remarque que les ressources sont souvent surestimées, soit en termes de ressources financières disponibles ou mobilisables, soit en termes de capacités techniques. Et on se préoccupe trop peu souvent du niveau réel des recettes à atteindre au cours de l’année budgétaire. De même, fait-il constater, le processus de préparation du budget est rarement désagrégé au niveau régional, encore moins dans les zones urbaines et rurales. Une réalité qui reflète le caractère centralisé de la planification, qui rend difficile le ciblage des actions publiques sur les régions et les zones défavorisées.
Pis, estime Jacques Sètondji Hounkpè, le système traditionnel d’exécution du budget manque de transparence en excluant toute indication sur la justification des dépenses envisagées et en ne se préoccupant guère de l’efficacité des actions… En réponse, rappelle le directeur de l’INFOSEC, l’Etat a opté pour la Gestion axée sur les résultats. Mais si cette approche mise en œuvre depuis l’an 2000 a révélé certaines bonnes pratiques, elle rencontre aussi des difficultés. D’où le glissement progressif vers la LOLF. Et cette option, se réjouit-il, dispose qu’un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions relevant d’un même ministère et auquel sont associés des objectifs précis, définis en fonction des finalités d’intérêt général ; ainsi que des résultats attendus et faisant l’objet d’une évaluation. Une démarche qui induira plus de rigueur et de transparence dans la gestion des Finances publiques, espère-t-il. De fait, à son avis, la LOLF est un outil de maîtrise de nos Finances publiques en ce qu’elle implique une meilleure lisibilité de l’action publique et impose de structurer l’action de l’Etat en missions et programmes. Un outil au service de la démocratie. C’est dans cette perspective, souligne Jacques Sètondji Hounkpè, que l’INFOSEC, dans sa mission de promotion des connaissances, de l’esprit de responsabilité et de la conscience professionnelle, a voulu mener la réflexion avec les acteurs concernés, sur le bilan de la réforme budgétaire des années 2000 pour une mise en œuvre efficiente de la LOLF....