Depuis quelques jours, les syndicats d’enseignants ont repris du poil de la bête en embouchant leur trompette pour appeler leurs syndiqués à la mobilisation en vue des luttes à mener pour l’obtention de leurs droits. A l’image de la Fésen, ils incitent les enseignants à réagir dès la rentée prochaine, prévue pour le 3 octobre afin d’exiger du gouvernement, de meilleures conditions de travail et de vie, la restauration des valeurs de l’école et la restitution d’un certain nombre d’avantages qui leur ont été arrachés illégalement.
Vers la fin de l’année scolaire dernière, l’école béninoise a connu une accalmie, alors que beaucoup avaient plutôt annoncé des agitations. Si aucune perturbation n‘a été observée, cela est dû au sacrifice consenti par les enseignants et le sens d’écoute dont ils ont fait preuve en écoutant les appels à la patience lancés par les parents d’élèves. Le gouvernement apparaissant peu crédible, les partenaires sociaux n’ont pas eu d’oreille pour écouter ses assurances. Allant de duperie en duperie, ce gouvernement a perdu du crédit aux yeux des partenaires sociaux lassés d’entendre les promesses sans lendemain. On s’attendait à ce que les négociations soient relancées pour offrir une nouvelle chance au chef de l’Etat et son équipe de faire changer de jugement aux enseignants, mais cette opportunité a été gâchée. Aucune rencontre n’est intervenue entre les deux parties. Le temps passe, la patience se perd pour provoquer l’indignation. C’est l’état d’âme des enseignants. Ils ont décidé de rompre la tranquillité et de passer à l’action. En cette veille de la rentée scolaire 2013-2014, les revendications sociales ont refait surface. Elles sont à nouveau à l’ordre du jour et sont agitées par des leaders syndicaux pour pousser les enseignants à la mobilisation. A la suite de Noël Chadaré de la Cosi-Bénin et de Paul Essè Iko de la Cstb, Eustache Zinzindohoué de la Fésen/Cstb lève le ton pour montrer que le gouvernement est resté insensible aux différentes revendications des enseignants. Il fustige cette insensibilité du régime face aux attentes du monde des enseignants. Tout comme les autres regroupements syndicaux, la Fésen demande au gouvernement d’adopter les statuts particuliers des personnels enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire, mais en attendant l’aboutissement du processus, d’appliquer effectivement le décret 505 du 05 août 2011 pour la jouissance des 25% d’augmentation des indices pour tous les fonctionnaires. Les enseignants revendiquent également la restitution des défalcations opérées en 2012 et 2013 sur leurs salaires. A propos de ce point, le mois d’octobre a été fixé comme ultimatum au gouvernement afin qu’il s’exécute. Ils exigent aussi du gouvernement le paiement des rappels découlant des avancements et promotions à tous les enseignants. De même tirant leçon des résultats catastrophiques aux différents examens cette année, la Fésen sonne le Pouvoir de réagir pour régler les vrais problèmes de l’école béninoise à savoir, le déficit criard d’enseignants et d’infrastructures, les effectifs pléthoriques, les programmes inadaptés. Face à ces attentes, entre autres, l’Exécutif a été incapable d’engager les négociations durant la trêve sociale. C’est pourquoi, les syndicats se réservent le droit d’entreprendre des actions d’envergure. La balle est dans le camp du gouvernement.