Contrairement aux présidentielles passées, où le vote des Béninois de l’extérieur était très négligeable dans le décompte des voix, la tendance risque d’être bouleversée, cette fois-ci, vu l’engouement constaté au sein de cette frange des électeurs. D’aucuns diront que le vote « extérieur » n’aura aucun impact, mais quand on sait qu’un candidat peut remporter la victoire avec un écart de 1000 voix, il vaut mieux être prudent, pour ne pas passer le reste de sa vie à regretter.
Matini MARCOS
Le vote des Béninois de l’extérieur peut être déterminant dans la prochaine élection présidentielle, vu l’engouement observé au niveau de cette frange des électeures. D’après le code électoral, il faut être détenteur de sa carte consulaire 5 ans au moins. Sur la base de ce critère, on estime à 300.000 le nombre de Béninois de l’extérieur autorisés à voter. Quand on sait qu’un candidat peut remporter la présidentielle avec une différence de 1000 voix, les candidats en lice ont intérêt à ne rien négliger.
Emiettement des voix à l’interne
Mais que constate t-on aujourd’hui à l’interne ? Si l’entrée en scène des grands hommes d’affaires comme Patrice Talon et Sébastien Ajavon a forcé certains à réviser leurs ambitions à la baisse, il est estimé à une vingtaine, le nombre de prétendants en lice à la présidentielle de 2016. Ces prétendants, parfois natifs du même village, passent leur temps à s’entredéchirer sur le terrain, provoquant ainsi l’émiettement de leurs voix. Une situation qui pourrait arranger Lionel Zinsou, car, face au dilemme d’un choix entre des « frères ennemis », l’électorat pourrait se pencher vers celui-là qui passerait pour un rassembleur. Et très occupés à s’entredéchirer à l’interne, ils négligent l’électorat « extérieur » et laissent le champ libre à Lionel Zinsou qui, selon les consignes de vote, a pris une longueur d’avance sérieuse pour plusieurs raisons. Pour avoir vécu en permanence, des années durant en France, et occupé des postes visibles dans le paysage politique français ( il a travaillé au cabinet de Laurent Fabius) et dirigé le PAI Partners, une agence d’investissement de réputation internationale, Lionel Zinsou est un homme « visible » en Europe, et plus qu’un modèle de réussite dans un appareil d’Etat, aux yeux des Béninois de l’extérieur qui préfèrent une autre façon de gérer le pays.
De plus, il est présenté comme celui qui n’est pas mêlé aux querelles internes de la classe politique, où les leaders politiques ne se font pas confiance et continuent d’avoir des réminiscences sur les coups fourrés qu’ils se sont donnés. Partant, il serait illuysoire de dire qu’il ne fera pas un score honorable au sein de la diaspora béninoise. Certes, certains présidentiables font de temps à autre des descentes sporadiques à l’extérieur du pays pour partager leur vision avec la diaspora béninoise, mais cela n’est pas suffisant pour prétendre égaler Lionel Zinsou qui est l’un d’eux. Autrement dit, la négligence observée au niveau des présidentielles, par rapport au vote de l’extérieur, peut leur être fatale au point qu’au soir du 28 février 2016, rien ne puisse calmer leurs regrets.