La mouvance politique présidentielle garde toujours le suspense sur le choix de son candidat unique à la présidentielle de 2016. Après le dépôt le 16 novembre 2015 des candidatures pour les primaires au sein de ce regroupement politique, la liste des postulants a été dévoilée et il apparait clairement que les ministres François Abiola, Nassirou Bako-Arifari, Allasane Soumanou Djimba, Soumanou Toléba, Barthélémy Kassa, Issifou Kogui N’Douro, Théophile Yarou, Félicien Chabi Zakari et Bio Sawé en service à la Banque ouest africaine de développement (BOAD) ont régulièrement déposé au titre des militants FCBE leurs dossiers de candidature aux primaires. Cette liste s’est allongée avec la candidature hors délai du premier ministre, Lionel Zinsou, au titre des personnalités sympathisant des FCBE. Après avoir reçu les candidats pour des passages devant le comité restreint de pilotage de la candidature unique, ce comité a fait un rapport qui a obligé le président de la république à convoquer, dans la nuit du jeudi 19 novembre dernier, l’ensemble des candidats aux primaires. Ceux-ci ont, à cette occasion, renouvelé leur allégeance à Yayi, le leadeur charismatique des FCBE, et fait un engagement sur l’honneur de lui obéir et de porter leur soutien total au choix qu’il fera. Selon des sources concordantes, François Abiola, Nassirou Bako-Arifari, Allasane Soumanou Djimba, Soumanou Toléba, Barthélémy Kassa, Issifou Kogui N’Douro, Théophile Yarou, Bio Sawé, Félicien Chabi Zakari qui ont répondu présents à l’appel du chef de l’Etat ont, après avoir présenté leur vision sur la gestion politico-économique et sociale du pays si la confiance leur est accordée, solennellement pris l’engagement de respecter loyalement le choix qui sera fait et d’accompagner non seulement le candidat unique mais aussi de mobiliser toute la machine FCBE au service de ce dernier jusqu’à son élection. D’après les mêmes sources, les candidats Nassirou Bako-Arifari de l’Allibori, Allasane Soumanou Djimba et Soumanou Toléba de la Donga, Barthélémy Kassa de l’Atacora, Issifou Kogui N’Douro et Théophile Yarou du Borgou, Bio Sawé et Félicien Chabi Zakari des Collines ont, à tour de rôle, fait à l’assistance un exposé sur les concepts de la consolidation des acquis, l’enracinement du processus démocratique et de l’Etat de droit, l’unité nationale, le développement économique et le financement de la campagne. Quant au candidat Lionel Zinsou représentant la partie méridionale du Bénin et ayant déposé son dossier en tant que personnalité, il n’est pas passé devant le comité, parce qu’en mission, selon les mêmes sources. Plusieurs interventions ont été notées au terme de ces exposés qui ont donné l’occasion d’en savoir plus sur la capacité réelle des prétendants au fauteuil présidentiel et surtout d’attirer l’attention sur les chances réelles de la mouvance. C’est en cela que le rapport du comité de pilotage de la candidature unique a expliqué clairement au président Boni Yayi les tenants et les aboutissants sur le choix de chaque candidat. Mais, de façon ouverte, plusieurs interventions ont clairement indiqué un non catégorique à la candidature de Lionel Zinsou et notifié à Boni Yayi leur manque d’argument à défendre ce dernier devant les populations. Aussi, aurait-il été dit au chef de l’Etat qui a été tout le temps attaché à l’équilibre régional que le fait que l’Assemblée nationale soit contrôlée par un natif des départements de l’Ouémé et du Plateau, est à prendre en compte dans le diagnostic. C’est dire que prises individuellement, les candidatures nées au sein des FCBE, au-delà de leurs capacités managériales, ne sont pas toutes les bienvenues dans l’idéologie actuelle. En cela donc s’explique la rencontre de vérité entre les ténors du regroupement FCBE, a-t-on ouï dire et le chef de l’Etat qui a désormais la balle dans son camp pour ce qui est du choix du candidat unique. L’accord d’allégeance facilitera-t-il les choses dans le camp présidentiel pour 2016 ? Rien n’est moins sûr. Mais au-devant des risques que court la mouvance en cas d’une mauvaise option, il est à craindre pour la survie de la majorité présidentielle.
Wandji A.