L’UN et les Fcbe empêtrés dans des primaires, le PRD et la RB qui n’arrivent pas à se décider. Telle est l’ambiance à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle de 2016. L’entrée en lice des hommes d’affaires a tellement bouleversé la donne que les calculs se font et se défont sans qu’aucun résultat ne pointe à l’horizon. Le seul inconnu reste le candidat unique des Fcbe.
La position du PRD est on ne peut plus claire. Le parti veut gérer le pouvoir en 2016. Il en est de même pour l’UN. C’est d’ailleurs pour cela que malgré les deux candidats à la candidature, l’Union continue d’envisager une candidature à l’externe. Que dire de la RB de LéhadySoglo ?Si le président qui a toujours défendu les couleurs du parti hésite à se positionner sur la ligne du départ, c’est que le parti envisage de soutenir un candidat externe afin d’optimiser ses chances de participer au gouvernement du prochain président.Mais pourquoi alors ne s’entendent-ils pas pour s’unir derrière un candidat ? Malgré le poids électoral que représentent ces partis et alliance de partis sur l’échiquier politique national, ils sont conscients de la puissance de cette machine à broyer que constituent les Fcbe. Choisir maintenant un candidat sans savoir l’identité de celui-là qui va défendre les couleurs des Fcbe peut être une erreur politique grave qui hypothèque dangereusement cette envie qu’ils ont tous de participer à la gestion du pouvoir en 2016. La question est quel candidat peut aujourd’hui gagner l’élection sans le soutien d’un Boni Yayi et ses Forces cauris pour un Bénin émergent, étant donné que beaucoup d’autres paramètres entrent en jeu dans une élection présidentielle. Même en fin de mandat, Yayi Boni fait peur. De l’autre côté également, Boni Yayi et les siens voudront avoir le soutien d’une ou deux des grands partis ou alliance de partis de l’opposition afin de se donner plus de chances.
Le schéma qui se dessine
A y voir de près, la situation n’évoluera pas tant que Boni Yayi n’aura pas officiellement appelé ses lieutenants à s’unir derrière un candidat. Que cela soit Lionel Zinsou ou pas, dès que le candidat des Fcbe sera désigné, la situation va se décanter au niveau des partis de l’opposition. Selon que celui-ci soit un produit vendable et donc capable de mobiliser autour de sa personne les têtes de pont des Fcbe, on assistera à un ralliement des grands partis comme le PRD, la RB ou l’UN. Et si le candidat cauris ne fait pas l’unanimité au sein même de sa coalition, on assistera à un bloc de ces grands partis derrière certainement l’un des hommes d’affaires en lice. Ce bloc accueillera bien évidemment les déçus Fcbe.
Les exemples de partis au pouvoir qui perdent les élections ne font pas légion sur le continent africain. Dans la plupart des cas, cela n’arrive que si le parti ne réussit pas à avoir un large consensus autour de son candidat. Boni Yayi le sait et en tiendra certainement compte dans le choix du candidat Fcbe. La classe politique n’attend que cela pour se positionner.
Bertrand HOUANHO