Depuis quelques jours, la mise en place du Comité de normalisation du football est une réalité. Pour réussir sa mission, il doit établir des priorités.
La mission assignée au Comité de normalisation du football au Bénin est noble et délicate. Selon la correspondance de la Fédération internationale de football association (Fifa) signée de son Secrétaire général par intérim, Markus Kattner, «…le Comité exécutif de la Fifa a décidé de nommer un Comité de normalisation composé de cinq membres qui seront identifiés par la Fifa et la Caf au plus tôt. Le Comité de normalisation commencera au moment de la nomination des cinq membres et prendra fin le 30 avril 2016 au plus tard. Il aura pour tâche de ramener la sérénité et une reprise normale des activités footballistiques, y compris l’équipe nationale, ainsi que d’organiser les élections des dirigeants de la Fbf au plus tard à la date indiquée, à savoir le 30 avril 2016…».
Dès lors, on peut s’interroger sur le temps matériel dont dispose véritablement la structure présidée par Me Rafiou Paarïso pour atteindre ces objectifs. A en croire les directives de la Fifa, tout doit être terminé au plus tard le 30 avril 2016. Donc dans cinq mois environs. Or, quand on voit ce qu’il y a à faire, on a des doutes que tout se fasse de façon convenable dans ce délai. Organiser les élections n’est déjà pas une tâche facile. Quand on considère la situation de tension au sein de la famille du football béninois, le doute s’installe à nouveau. Sans oublier que le Comité de normalisation ambitionne aussi de gérer le championnat national, tout en s’occupant des activités des sélections nationales. « Qui trop embrasse, mal étreint », dit-on. Et en vérité, c’est trop d’activités qui risquent d’amener Me Rafiou Paraïso et ses collaborateurs à disperser leurs énergies… Et au final à ne rien faire de concret.
A notre humble avis, la première priorité du Comité de normalisation est de tout faire pour réconcilier les acteurs du football béninois. Ensuite, penser à organiser dans les meilleures conditions l’assemblée générale élective. Et gérer au passage les matches des sélections nationales. En cinq mois, il lui serait difficile de faire toutes ces activités, et de s’occuper aussi du championnat national. Cette tâche devrait revenir au nouveau Comité exécutif qui sera élu. Car, il faut éviter d’aller à la prorogation du délai. Ce qui pourrait conduire à l’impasse. Autrement, ce serait du saupoudrage qui fera encore le lit à une autre crise. Ce que la plupart des Béninois ne souhaite plus.
Pascal Hounkpatin