Le candidat qui sera issu des tractations au sein de la mouvance aura du mal à convaincre l’opinion publique. Le désir de changement radical du peuple lui sera un coup fatal.
« Après nous, c’est nous ! ». On se rappelle de ce slogan des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), lors de la campagne pour les élections législatives. Les éléments du Pouvoir en place soutenaient qu’après le Chef de l’Etat, ce sera un membre de son entourage qui prendra les rênes du pays pour pérenniser ses acquis. C’est l’expression de la détermination des Fcbe à maintenir le Pouvoir dans leur giron en 2016. Mais, les réalités actuelles du pays ne sont pas favorables. En effet, le peuple béninois est animé de la volonté de tourner définitivement la page-Yayi. C’est dire que la plupart des collaborateurs du Chef de l’Etat pourraient subir la sanction populaire au moment opportun, c’est-à-dire à la prochaine élection présidentielle. Le candidat de la mouvance qui sera issu des tractations en cours fera les frais de la mauvaise gouvernance dénoncée par le peuple pour avoir été à l’école du Président Boni Yayi. Depuis 2006, on assiste à une série de scandales qui ternissent l’image des autorités actuelles du pays. Icc services, machines agricoles, concours frauduleux, affaire Cen-Sad et autres ont jeté de l’opprobre sur le Gouvernement. Ces scandales ont fait perdre l’espoir aux Béninois qui avaient cru à la détermination du Chef de l’Etat pour opérer un véritable changement dans les mœurs. Cela signifie que l’élection d’un homme du système-Yayi au Pouvoir en 2016 serait comprise comme une perpétuation de la mauvaise gestion de la chose publique. Cet échec de la politique du Gouvernement amènera le peuple au changement. Qu’il vous soutienne que c’est parce que les Béninois avaient soif de la bonne gouvernance qu’ils avaient accompagné le slogan ‘’ça va changer’’ du candidat Boni Yayi pendant la campagne électorale de 2006. Par ricochet, tous les collaborateurs du régime du feu Président Mathieu Kérékou ont été sanctionnés. Donc, le candidat des Fcbe risque de subir les mêmes sanctions.
Terrain peu favorable
Le contexte politique actuel est d’ailleurs peu favorable à l’émergence à la mouvance. Tout d’abord, aucun des candidats à la candidature unique des Forces cauris pour un Bénin émergent n’a la chance du Président sortant. En 2006, il était du septentrion jusqu’au département des Collines avec quelques incursions dans les autres départements. Le désir du changement l’avait beaucoup propulsé. Ce qui n’est pas le cas pour le candidat des Fcbe, parce qu’il n’était pas porteur d’espoir pour les Béninois. Face à la multiplicité des candidatures, ce se serait plus compliqué devant les candidats Abdoulaye Bio Tchané, Robert Gbian, Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Pascal Irénée Koupaki et autres qui occupent le terrain du nord au sud. En plus de ces difficultés, le joker de la mouvance fera les frais du manque de cohésion au sein de la majorité présidentielle. La majorité est plus que jamais divisée à la veille de la présidentielle de 2016. On parle des camps Zinsou, Abiola, Bako, Kassa et autres. A cette allure, le candidat des Fcbe sera la risée de la classe politique nationale. C’est dire que la probabilité est forte qu’il échoue. Le candidat de la mouvance ne sera pas la seule victime de la sanction populaire. Certains acteurs politiques, après avoir pactisé avec le diable, veulent refaire leur virginité. C’est le cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, de l’ancien conseiller aux affaires politiques du chef de l’Etat, Alexandre Hountondji, l’ex-ministre de l’Economie et des finances, Adidjath Mathys et consorts n’échapperont à la rigueur du peuple béninois. C’est dire que ce régime partira avec tous ses sbires anciens comme nouveaux. Comme quoi, toute chose a une fin.
Paul Tonon