L’une des raisons qui rapprochent un temps soit peu le président du Parti du renouveau démocratique (Prd) du Chef de l’Etat est sa volonté sans cesse de servir autrement au développement du Bénin, même sans être acteur direct de la gestion des affaires publiques. Cette volonté ne se traduit par contre pas dans l’attitude des conseillers « Tchoco Tchoco » qui siègent à la mairie de Porto-Novo.
La session du conseil communal de la mairie de Porto-Novo n’a pu se tenir hier, mercredi 25 septembre 2013. La faute au boycott des conseillers Prd, parti du maire Moukaram Océni. En fait, ces conseillers du Parti du renouveau démocratique voient d’un mauvais œil la démarche du maire de Porto-Novo d’aller solliciter le soutien du Chef de l’Etat pour la réalisation de certains projets en faveur de la capitale politique du Bénin. Pourtant, le parti ne s’est jamais empêché de s’afficher aux côtés du président de la République, même si il est opposé au régime en place. Pour le Prd, même en étant de l’opposition, on peut être utile à son pays. Ce qui a poussé ses responsables à proposer au président de la République un dialogue inclusif avec la classe politique pour la résolution efficiente des problèmes du pays. Un appel qui, pour le moment, n’est pas entendu par le pouvoir en place. Dans leurs recommandations relatives à la gouvernance politique, les Universités de vacances 2013 du Prd propose de «continuer à être disponible au dialogue avec le gouvernement afin de l’amener à adhérer à la nécessité d’un dialogue inclusif pour résoudre les problèmes économiques et sociaux du Bénin ». La démarche menée par le maire de Porto-Novo, évidemment avec d’autres responsables, à en croire les propos dudit maire, ne vise qu’au développement de Porto-Novo. Un développement que la mairie ne peut assurer seule sans l’apport du pouvoir central. Mais de là à soupçonner Moukaram Océni de «flirte » avec le pouvoir en place est incompréhensible. On se rappelle la réaction des Béninois, notamment d’une certaine classe politique, lorsque le président du Prd multipliait les rendez-vous à la Marina. Mais cela ne l’a pas empêché de donner un carton rouge au projet de révision de la Constitution initié par le Chef de l’Etat. C’est la preuve que Me Adrien Houngbédji ne milite que pour le développement de son pays. Alors, fragiliser son maire parce qu’il est allé rencontrer le Président de la République pour des questions de développement de la cité commune est incompréhensible. Les conseillers Prd qui ont boycotté la session du conseil communal de Porto-Novo hier veulent-ils alors d’une chose et de son contraire ?
Le développement de la capitale en sursis
Hier, mercredi 25 septembre 2013, les conseillers Prd ont mis à exécution leur menace de boycott de la session du conseil municipal qui devrait s’ouvrir. La commission gouvernementale d’évaluation de la gestion du Fadec n’a pu rien faire. Faute de quorum.
La crise au sein du conseil municipal de Porto-Novo a atteint un seuil critique. Convoqués à une session, tous les 33 membres du conseil municipal de Porto-Novo n’ont pas répondu à l’appel du maire Moukaram Océni. Un seul conseiller Prd et les 8 conseillers Fcbe ont répondu à l’invitation. Ainsi, le conseil s’est retrouvé avec 10 conseillers. A défaut du quorum, le maire Océni a purement et simplement reporté la session à une date ultérieure. Le boycott a été décidé par la majorité »automatique » Prd pour manifester sa désapprobation vis-à-vis du maire Océni. Plus précisément, les conseillers Prd n’ont pas aimé la sollicitation du soutien du président de la République pour faire exécuter certains projets qui font objet de discorde au sein du conseil. Faut-il le rappeler, il s’agit surtout du projet de construction de l’hôtel de ville dont le financement n’est pas bouclé et d’un parc d’attraction financé par la Boad. Le hic dans cette affaire de blocage des travaux, c’est le développement qui prend un coup sérieux dans la capitale. A titre illustratif, il y a que n’a pas pu travailler la commission du Mécanisme d’évaluation par les pairs dépêchée par le gouvernement pour présenter son rapport sur la gestion du Fonds d’appui au développement des communes au conseil ce mercredi. Malheureusement, la session n’a pas pu s’ouvrir pour en débattre. Au regard de la loi, le maire doit attendre au moins 72 heures pour relancer d’autres convocations de session. Quelle sera la réaction des conseillers Prd ? Tellement les deux camps sont divisés qu’il est difficile d’entrevoir le bout du tunnel. Et c’est le développement de Porto-novo qui est en train d’en pâtir.